Aux États-Unis, le carnage social de Donald Trump continue dans l’administration publique

À la manière du médecin du Malade imaginaire de Molière qui traite toutes les maladies par des saignées, des purges et des clystères, Donald Trump administre une thérapie de choc à son administration publique. Ce jeudi 27 mars, le ministère de la Santé a annoncé la suppression de 10 000 postes, se contentant de l’euphémisme de « restructuration majeure ».

Couplées aux mesures de départs volontaires et de retraites anticipées, ces suppressions d’emplois verront le ministère, et les agences qu’il supervise, passer de 82 000 à 62 000 employés à temps plein. Le président Trump, tristement célèbre pour sa gestion erratique de la pandémie de Covid-19 lors de son premier mandat, opère ainsi une purge dans les services chargés de la réponse aux épidémies et de l’approbation de nouveaux médicaments. Quitte à exposer les citoyens.

Une saignée à la Molière

Dans le même temps, le site de la NBC News annonçait le retrait de 11,4 millions de dollars alloués à la recherche après le Covid-19 par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis. « La pandémie de COVID-19 est terminée, et le HHS ne gaspillera plus des milliards de dollars des contribuables pour répondre à une pandémie inexistante dont les Américains se sont remis il y a des années », explique ainsi Andrew Nixon, le directeur de la communication du ministère de la Santé dans une assertion sujette à caution. Il confirme toutefois l’orientation résolument antiscientifique de l’administration Trump qui a également retiré le pays des instances de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

La casse sociale au ministère de la Santé constituerait « une solution gagnant-gagnant pour les contribuables », selon le ministre de tutelle, Robert F. Kennedy. Anti-vax reconnu, il avait promis, lors de sa prise de fonction mi-février, de s’attaquer aux institutions qui « volent la santé » de la population du fait de « la prolifération bureaucratique ».

Il y a dix jours, le démantèlement de l’agence américaine de développement USAID avait été déclaré comme violant « probablement la Constitution des États-Unis de multiples manières » par le juge Theodore Chuang, de la cour fédérale de district du Maryland. Avec ces licenciements massifs décidés par la grâce des algorithmes, le Département de l’efficacité gouvernementale (Doge), géré par le milliardaire Elon Musk, semble opérer une expérience grandeur nature. Le démantèlement de l’État risque de produire des effets sur le quotidien des citoyens et leur accès aux services publics. Une saignée à la Molière.

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