Pour Donald Trump, ce sont "les premières étapes vers une paix solide, durable et éternelle". Le président américain a annoncé, dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 octobre, qu'Israël et le Hamas avaient "signé la première phase" de son plan de paix pour la bande de Gaza, presque intégralement détruite après deux ans d'offensive israélienne. L'accord a été conclu dans le cadre de pourparlers indirects en Egypte.
Le Qatar, pays médiateur, a confirmé "qu'un accord a été conclu sur (…) la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, qui conduira à la fin de la guerre, à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l'entrée d'aide humanitaire" dans le territoire affamé.
L'annonce a suscité une vague d'espoir au Moyen-Orient et dans le monde, Emmanuel Macron disant son "espoir immense pour les otages et leurs familles, pour les Palestiniens de Gaza, pour la région", dans un message publié sur X dans lequel il "salue" les efforts diplomatiques et "appelle les parties à en respecter strictement les termes". Mais quelles sont les prochaines étapes, avant d'atteindre la "paix durable" promise par le président américain ? Franceinfo fait le point.
Une signature formelle, puis des libérations d'otages et de prisonniers
La première étape doit être symbolique, mais forte après deux ans de guerre. L'Etat hébreu et le groupe islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza doivent tous les deux signer l'accord avant son entrée en vigueur. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré qu'il réunirait son cabinet, jeudi, afin de "ratifier l'accord et rapatrier tous nos précieux otages". Cette réunion doit avoir lieu à 17 heures (heure de Paris), selon un communiqué officiel.
En revanche, aucune heure d'entrée en vigueur n'a encore été annoncée. L'accord rencontre également des oppositions au sein même du gouvernement, ce qui pourrait remettre en cause son adoption. "Nous ne pouvons pas participer à des célébrations à court terme ni voter en faveur de cet accord", a ainsi écrit sur X le ministre israélien d'extrême droite chargé des Finances, Bezalel Smotrich, partenaire clef de la majorité de Benyamin Nétanyahou.
Une des demandes principales d'Israël pour mettre fin au conflit doit ensuite se concrétiser : que les otages israéliens retenus dans le territoire palestinien soient libérés, et les dépouilles des captifs tués en détention rapatriées en Israël. "TOUS les otages seront libérés très prochainement", a assuré le président des Etats-Unis sur son compte Truth Social. Donald Trump a certifié sur Fox News que les otages seraient "de retour lundi", y compris "les corps des [otages] morts".
Le plan de paix de la Maison Blanche réclamait que "tous les otages", qu'ils soient détenus par le Hamas ou d'autres groupes comme le Jihad islamique palestinien, soient libérés "dans les soixante-douze heures suivant l'acceptation publique de l'accord par Israël". Pour sa part, l'Etat hébreu devait "libérer 250 prisonniers condamnés à la peine de mort ainsi que 1 700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023". Selon ce texte, Israël doit également "remettre les dépouilles de 15 Gazaouis tués" pour chaque otage israélien libéré.
Un arrêt des combats accompagné d'un retrait progressif des troupes israéliennes
D'après le plan de paix initial présenté par la Maison Blanche sur X, "si les deux camps acceptent cette proposition, la guerre cessera immédiatement" et "toutes les opérations militaires (…) seront suspendues". Jeudi matin, l'armée israélienne a cependant appelé les habitants de l'enclave palestinienne à ne pas retourner dans le nord de la bande de Gaza, où elle poursuit ses opérations militaires. La défense civile palestinienne, organisation de secours opérant sous l'autorité du Hamas, a fait état jeudi matin de "plusieurs explosions, notamment dans le nord de Gaza", et de "frappes aériennes intenses sur la ville de Gaza".
Autre point clé des négociations du cessez-le-feu : la présence de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. "Israël retirera ses troupes [de Gaza] jusqu'à la ligne convenue", a affirmé Donald Trump sur son compte Truth Social. Selon le plan dévoilé par la Maison Blanche, l'Etat hébreu doit retirer ses troupes d'une partie de la bande de Gaza pour "préparer la libération des otages", avant un recul supplémentaire lorsqu'une "force internationale de stabilisation" sera déployée dans le territoire, organisée conjointement avec les Etats-Unis, les "partenaires arabes et internationaux".
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"De premières cartes ont été présentées par la partie israélienne concernant le retrait de ses troupes", a déclaré la source au sein du Hamas à l'AFP. L'armée israélienne a dit se préparer à réceptionner les otages et à des "lignes de déploiement ajustées", mais se dit prête à faire face à "tous les scénarios".
Enfin, l'aide humanitaire autorisée par Israël dans la bande de Gaza doit "immédiatement" retrouver le niveau des entrées permises lors de la trêve du 19 janvier 2025, et ce, "sans interférence des deux camps", réclame le plan de la Maison Blanche. Une fois que les otages auront été libérés, le plan présenté par Donald Trump prévoit que "les membres du Hamas qui s'engagent à une coexistence pacifique et rendent leurs armes seront amnistiés".
L'application des étapes suivantes reste encore floue. Le plan prévoit ainsi la mise en place d'une "gouvernance temporaire de transition avec un comité palestinien technocratique et apolitique", sous la supervision d'un "conseil de la paix" dirigé par Donald Trump et incluant l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair. Après des années de guerre, le chemin vers la paix promet d'être long.