Attaque de drones russes, vote du Conseil de sécurité de l’Onu sur le projet de résolution de Donald Trump : la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année

Un troisième anniversaire synonyme d’usure, et des pourparlers menés dans le dos du peuple ukrainien : voilà où en est le conflit, trois ans jour pour jour après l’invasion russe. Et, à défaut d’y avoir mis fin en vingt-quatre heures comme il l’avait promis, Donald Trump prétend désormais pouvoir changer la donne en 65 mots.

Son projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelle à une « fin rapide » de la guerre et « à une paix durable entre l’Ukraine et la Russie », acte de fait la perte d’environ 20 % du territoire jusqu’alors conquis par l’armée de Vladimir Poutine. Le président états-unien souhaite qu’il soit avalisé ce lundi 23 février.

Si l’instance onusienne est paralysée depuis des années du fait du veto russe à chaque résolution, cette manœuvre ne recueillera probablement pas l’assentiment des autres membres. L’ambassadeur russe à l’ONU a sans surprise qualifié ce texte de « bonne idée », puisqu’il constitue en réalité un gage donné par Donald Trump à Vladimir Poutine.

Malgré les discussions bilatérales entre les deux pays, le Kremlin a toutefois fait savoir que les territoires ukrainiens conquis militairement ne sont pas à acheter. « Le plus important pour nous, c’est que les gens (dans ces territoires – NDLR) ont décidé depuis longtemps de rejoindre la Russie, a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, ce dimanche à la télévision d’État. Et personne ne vendra jamais ces territoires. »

Vers de nouvelles sanctions contre la Russie

Cette mise au point fait suite à la demande surréaliste des États-Unis d’accéder à l’équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares sur le sol ukrainien, en dédommagement de leur soutien à Kiev depuis 2022. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, que son homologue outre-Atlantique a récemment qualifié de « dictateur sans élection », a rejeté cette éventualité, selon une source ukrainienne citée par l’AFP.

L’intéressé a par ailleurs salué le « leadership » pris par le Royaume-Uni au sein des pays européens. Le premier ministre travailliste, Keir Starmer, qui doit se rendre jeudi 27 février à Washington pour rencontrer Donald Trump, a réitéré son « soutien indéfectible » à Kiev. Tout comme l’Union européenne, Londres a prévu de dévoiler lundi un « important train de sanctions » contre la Russie, visant à « éroder sa machine militaire et réduire les revenus qui alimentent la destruction en Ukraine ».

À Moscou, Vladimir Poutine a prononcé un discours aux relents messianiques à l’occasion de la Journée des défenseurs de la patrie. « Le destin l’a voulu ainsi, Dieu l’a voulu ainsi, si je puis dire. Une mission aussi difficile qu’honorable – défendre la Russie – a été placée sur nos et vos épaules réunies », a-t-il lancé devant un parterre de soldats russes revenus du front ukrainien. « Dans un contexte de changements rapides dans le monde, notre stratégie de renforcement et de développement des forces armées reste inchangée. »

Le président russe prévoit notamment de doter son armée de « nouveaux modèles modernes » en matière d’armes et d’équipements. Pendant ce temps, la guerre continue : 267 drones russes ont été envoyés contre l’Ukraine dans la nuit de samedi à dimanche, un record depuis le début du conflit, selon l’armée de l’air ukrainienne.

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