Emmanuel Macron n’aime rien tant que les symboles et se placer au centre du jeu. En reconnaissant officiellement l’État de Palestine au cours d’un discours historique prononcé lors de l’ouverture de la conférence internationale pour la solution à deux États en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, il a fait de la France, ce 22 septembre, le 154e pays à reconnaître un État qui demeure pour l’heure une entité incomplète, privée de ses droits et d’une grande partie de son territoire.
Cette reconnaissance constitue un acte diplomatique majeur, malgré les limites posées par le texte défendu conjointement avec l’Arabie saoudite. Car la France, malgré une aura diplomatique étiolée et une voix longtemps singulière aujourd’hui atrophiée, reste une puissance occidentale de premier plan, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, où elle détient un droit de veto, et membre du G7. Selon l’Élysée, la déclaration de New York qui devait être adoptée par l’ONU et la conférence pour la solution à deux États constituent un véritable « plan de paix ».
154e pays : ce chiffre dit tout du retard accumulé. Il aura fallu trente-sept ans depuis sa proclamation par l’OLP en 1988 – et un génocide toujours en cours dans la bande de Gaza – pour que la France se décide enfin à franchir le pas. Elle a d’ailleurs été précédée de quelques heures par plusieurs autres pays occidentaux :...