Éducation : Cinq ans après la pandémie de Covid, des dégâts jamais réparés
Quand la tempête s’abat sur un arbre déjà malade, il y a de grandes chances qu’il finisse à terre. Quand le Covid s’est abattu sur l’école française il y a cinq ans, il a forcément généré des effets dévastateurs. Un séisme dont les dégâts sont encore bien présents en 2025.
Un indicateur le mesure sans discussion possible : l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des élèves), publiée en décembre 2023. Les résultats des élèves français se sont effondrés depuis la précédente enquête, en 2018. Et ce n’est pas une surprise, hélas. Deux exemples : en maths, la baisse est de 15 points – la variation n’avait jamais dépassé 4 points depuis que Pisa existe. En compréhension de l’écrit, la chute est de… 19 points.
Une « continuité pédagogique » qui accroît les inégalités
Confinements, fermetures des établissements scolaires et absences des élèves et des enseignants ont produit des conséquences prévisibles. Surtout, la gestion de la crise par le gouvernement en a aggravé les effets. Des stratégies inappropriées comme la « continuité pédagogique » et ses cours en distanciel ou hybrides, ne tenant pas compte des difficultés d’accès au numérique des familles et même des établissements, ont accru les inégalités sociales déjà fortes dans le système scolaire français, au détriment des plus fragiles.
Dans le même temps, les réductions de postes qui se sont poursuivies pendant toute la période et au-delà – 8 900 entre les rentrées 2018 et 2024 – ont mis l’école dans l’impossibilité de remédier aux conséquences de la pandémie. Les demandes des enseignants et de leurs syndicats pour dégager des moyens permettant de mettre en place des dispositifs de rattrapage des retards, de travailler en petits groupes, sont restées lettres mortes.
Pire : les réformes (des bacs, du lycée, des programmes, Parcoursup…) se sont poursuivies à toute force pendant la pandémie, ajoutant encore aux difficultés rencontrées par les élèves. Un véritable « trou générationnel » a ainsi été creusé, qui se reporte à mesure que les classes d’âge concernées avancent dans leur parcours scolaire. À cela s’ajoute un état de santé dégradé : selon une enquête de Santé publique France en 2024, plus d’un élève du secondaire sur six présente désormais un risque élevé de dépression et à peine plus de la moitié (59 % des collégiens et 51 % des lycéens) un état de bien-être mental satisfaisant.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
- En exposant la violence patronale.
- En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
- En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !
Je veux en savoir plus.