Christophe Ruggia, Nicolas Bedos, Stéphane Plazza, Joël Guerriau… Des victimes de #MeToo ?
Le 3 février, Christophe Ruggia a été condamné à quatre ans de prison dont deux ferme sous bracelet électronique, pour agressions sexuelles sur Adèle Haenel, alors âgée de 12 à 14 ans. Loin d’assumer, il avait préféré déclarer : « Il fallait lancer un #MeToo en France, c’est tombé sur moi. »
Une phrase qui résume une stratégie de défense récurrente : se draper dans le costume de la victime. Car Ruggia est loin d’être une exception. Nombreux sont les hommes, célèbres ou anonymes, qui déploient cet arsenal rhétorique parfois même lorsqu’ils sont reconnus coupables. Tout est bon afin de ne pas avoir à endosser le statut d’agresseur, quitte à multiplier les dénégations insensées.
Prenons Nicolas Bedos : condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis, pour agressions sexuelles, il persistait à nier être un agresseur, préférant invoquer des problèmes d’alcool et une « amabilité lourde ». Ou encore ce témoignage glaçant d’une femme venue me confier un viol conjugal : son conjoint de l’époque avait enfoncé son poing dans son vagin pendant son sommeil. Il reconnaissait les faits mais n’y voyait rien de problématique, évidemment ! Très souvent aussi, ils disent ne se souvenir de rien. Nicolas Bedos, là encore, avait tenté l’argument du « black-out ». C’est un grand classique : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. » Une amnésie bien pratique…
Autre stratagème : se présenter comme la victime d’une maladie. Stéphane Plaza, en attente de son verdict dans des affaires de violences conjugales, s’est décrit comme souffrant. « Je ne contrôle pas toujours ma force, je suis dyspraxique », a-t-il avancé, croyant expliquer ainsi les doigts cassés de son ex-compagne. Accusé également de violences psychologiques, il reconnaît avoir dit : « Combien de chameaux m’offrez-vous pour Jade ? » mais invoque la simple « blague lourde ». Ah, l’humour, ce rempart si commode qui masque pourtant mal la misogynie ! Quant à Gérard Depardieu, son diabète se serait aggravé à cause de son procès pour agressions sexuelles lors du tournage du film les Volets verts en 2021. Son avocat, qui a obtenu le renvoi de l’audience à mars 2025, avait profité de l’occasion pour dénigrer les plaignantes en les accusant de rechercher la lumière des médias.
Dans un autre registre, on trouve parfois l’excuse de l’animal de compagnie. Le sénateur Joël Guerriau, accusé de tentative de soumission chimique, s’est défendu en invoquant la mort de son chat. Stéphane Plaza, lui, justifiait des manipulations vis-à-vis de ses multiples compagnes simultanées en disant : « J’ai le « je t’aime » très facile. Je dis ça aussi à ma petite chatte Topaze. » En conclusion, l’imposture victimaire ne dupera jamais les féministes. Il est temps d’arrêter de se prétendre victime dans le but d’éviter d’assumer les violences faites aux femmes.
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