Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé ce jeudi de nouveaux droits de douane, dont 100 % pour les médicaments produits hors de son pays.
« Nous appliquerons (à partir du 1er octobre) une taxe de 100 % sur tout produit pharmaceutique de marque ou breveté, sauf si une entreprise CONSTRUIT (en majuscule dans le texte, NDLR) son usine pharmaceutique en Amérique », a écrit le milliardaire républicain sur sa plateforme Truth Social.
De quoi inquiéter la Fédération européenne des industries pharmaceutiques (Efpia) : celle-ci a rapidement réagi en jugeant qu’une telle surtaxe « créerait la pire des situations », alors qu’un accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis avait déjà fixé, fin août, un plafond de 15 % les droits de douane sur le secteur pharmaceutique.
Accord – obtenu par Ursula von der Leyen – au goût de capitulation qui avait déjà été très critiqué par plusieurs autres États membres et industriels européens, mais qui sert aujourd’hui à la Commission européenne de bouclier pour assurer que les médicaments fabriqués au sein de l’UE sont protégés contre toute nouvelle surtaxe douanière.
Un marché dépassant les 600 milliards de dollars annuels
« Ce niveau maximal de droits de douane (fixé à 15 %) constitue l’assurance qu’aucun droit supplémentaire ne sera appliqué », a affirmé le porte-parole de la Commission chargé des questions commerciales, Olof Gill, soulignant au passage que l’UE était « le seul partenaire commercial à être parvenu à un tel résultat avec les États-Unis ». Reste à voir si le président Donald Trump l’entend bien de cette oreille.
Toutefois, les déclarations du républicain sont intervenues le jour même de l’officialisation de la baisse des droits de douane appliqués aux voitures fabriquées en Europe, qui ont été ramenés à 15 % avec effet rétroactif au 1er août, comme prévu dans l’accord conclu cet été. De quoi rassurer les industriels pharmaceutiques européens ?
Dans une réaction transmise à l’AFP, la directrice générale de l’Efpia, Nathalie Moll, a rappelé que les surtaxes « augmentent les coûts, perturbent les chaînes d’approvisionnement et empêchent les patients d’obtenir des traitements vitaux ». Et constituent une barrière avec un juteux marché : les États-Unis représentent le marché le plus lucratif au monde pour l’industrie pharmaceutique en concentrant plus de la moitié des ventes mondiales en valeur du secteur, estimées à 1 600 milliards de dollars en 2023.
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