« Horreur, peur et destruction » : les civils terrorisés dans les ruines de Gaza assiégée
« Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes », affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses sur le territoire palestinien ayant fait au moins 16 morts dimanche selon la Défense civile.
Alors que l’armée poursuit son offensive dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a confirmé un bombardement visant le porte-parole de la branche armée du Hamas, connu sous son nom de guerre Abou Obeida, sans pouvoir dire s’il était mort ou vivant.
« Nous avons mené une frappe contre Abou Obeida, le porte-parole du Hamas (…) cette organisation criminelle et meurtrière. J’espère qu’il n’est plus parmi nous, mais je remarque qu’il n’y a personne du côté du Hamas pour éclaircir cette question », a-t-il dit dans un communiqué. Le mouvement islamiste palestinien n’a pas réagi dans l’immédiat à ces informations.
10 morts près des sites de distribution d’aide humanitaire
Une nouvelle vague de bombardements israéliens nocturnes a ciblé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont la ville éponyme contre laquelle l’armée s’apprête à lancer une offensive d’envergure.
« Nous prions Dieu pour que la guerre cesse car nous sommes fatigués des déplacements, nous avons peur et nous avons faim », poursuit Iman Rajab, qui vit dans un camp de déplacés ciblé par un bombardement dans le quartier de Maqousi.
Au lever du jour, de la fumée s’élevait dans le ciel au-dessus de la ville de Gaza, la plus grande du territoire situé dans le Nord, selon des images de l’AFP. Des habitants arrivent pour constater les dégâts devant une tente détruite, où des couvertures tachées de sang se mêlent aux décombres.
« Horreur, peur et destruction. Le feu s’est déclaré dans toutes les tentes, seul Dieu nous a protégés du feu », indique Achraf Abou Amsha, habitant dans une tente plus loin. Dans la morgue de l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des proches pleurent près de corps alignés par terre.
Selon l’ONU, l’immense majorité des habitants du territoire palestinien ont été déplacés plusieurs fois par la guerre à Gaza, où les quelque deux millions d’habitants sont assiégés par Israël depuis près de 23 mois. L’ONU a déclaré la famine dans le territoire, mais Israël dément.
Dimanche, la Défense civile de Gaza a fait état de 16 personnes tuées au cours d’opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, dont 10 près de sites de distribution d’aide humanitaire, opérés par la Fondation Humanitaire pour Gaza (GHF). Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait tout en rappelant qu’il lui était très difficile de réunir des informations sans l’horaire et les coordonnées précises des faits rapportés.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations des différentes parties.
La Croix-Rouge alerte sur les risques associés à une « évacuation » de Gaza-ville
La veille, la Croix-Rouge internationale a mis en garde contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, après que l’armée a jugé « inévitable » une telle évacuation en prévision de son offensive.
Des milliers d’habitants ont déjà fui la ville. Selon l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, incluant la ville et ses environs. Avec l’offensive annoncée sur Gaza-ville, Benyamin Netanyahou et ses alliés d’extrême droite disent vouloir « en finir avec le Hamas » et ramener les otages toujours retenus à Gaza.
Le Hamas a confirmé dimanche la mort de l’un de ses chefs, Mohammed Sinouar, trois mois après que l’armée israélienne a annoncé l’avoir tué dans un bombardement à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.
Mohammed Sinouar était le chef du Hamas pour la bande de Gaza et le frère de Yahya Sinouar, l’ex-chef suprême du mouvement palestinien dépeint comme le principal architecte de l’attaque du 7-Octobre.
Cette attaque a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. La guerre a fait au moins 63 459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
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