« Gaza sera totalement détruite » : Israël concrétise son « plan de conquête » de Gaza tandis que Donald Trump promet une « très, très grande annonce » d’ici la semaine prochaine

Le dessein colonial et génocidaire du gouvernement israélien sur la bande de Gaza se matérialise dangereusement et en face, l’impéritie de la communauté internationale domine. C’est que les promoteurs de ce carnage ne se cachent même plus : « Gaza sera totalement détruite », a lancé mardi le ministre israélien des Finances et suprémaciste juif, Bezalel Smotrich, interrogé à l’occasion d’un colloque dans la colonie d’Ofra, en Cisjordanie. Cette déclaration tonitruante intervient au lendemain de l’annonce officielle par Israël d’un « plan de conquête » et de « contrôle » de l’enclave palestinienne, soit le « plan Trump » promu par les États-Unis et son leader nationaliste.

Outre la déportation massive des Gazaouis dans les mois à venir vers « des pays tiers » – procédé qualifié de « départ volontaire » par son principal instigateur, le premier ministre Benyamin Netanyahou -, « l’opération inclut une attaque de grande envergure », a prévenu sans ambages un porte-parole de l’armée israélienne. Au service de cet agenda mortifère, plusieurs dizaines de milliers de réservistes ont reçu, le week-end dernier, un ordre de mobilisation.

Condamnations mais toujours aucunes sanctions

Et c’est pour la même raison que l’administration Netanyahou tente actuellement de prendre le contrôle de l’acheminement de l’aide humanitaire à l’intérieur de Gaza, ce alors que la famine grandit parmi la population palestinienne, notamment chez les enfants. Une énième infamie amplifiée par le blocus total de toutes denrées alimentaires imposé depuis le 2 mars.

Pour l’heure, aucun pays n’a évoqué de possibles sanctions contre Israël. En France, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a « très fermement » condamné mardi ce scénario d’invasion imminente « en infraction avec le droit humanitaire ». Même opposition à la poursuite des opérations militaires du côté de la Chine.

Aux Nations unies, le secrétaire général Antonio Guterres s’est dit « alarmé » par la situation. « Ce que nous voyons, c’est seulement plus de destructions, plus de haine, plus de déshumanisation », a confié à l’AFP son collègue au Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk. L’ONU a par ailleurs dénoncé la tentative israélienne d’obtenir la mainmise sur l’aide humanitaire. S’étant entretenu par téléphone avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a exigé la reprise immédiate de l’aide humanitaire, une aide qui selon elle « ne doit jamais être politisée ».

À Jérusalem, des milliers de manifestants se sont rassemblés lundi autour de la Knesset contre le plan Netanyahou-Trump, craignant pour le sort des otages toujours entre les mains du Hamas. Ils sont aussi des milliers à se mobiliser chaque samedi soir dans les rues de Tel-Aviv, indice d’une contestation plus large dans l’opinion publique israélienne.

S’agissant des 59 otages restants, le président états-unien a déclaré que seuls 21 d’entre eux étaient toujours en vie, soit trois morts supplémentaires par rapport au dernier bilan effectué. Information démentie ce mercredi par le médiateur israélien chargé des otages, selon qui le nombre de captifs vivants restait inchangé, c’est-à-dire 24 personnes.

Négociations sur le cessez-le-feu au point mort

De son côté, le mouvement islamiste a annoncé la mort d’un de ses commandants dans une frappe israélienne à Saïda, dans le sud du Liban. La veille, il estimait qu’au vu des derniers événements, les pourparlers en vue d’une future trêve sont de fait caducs. « Il n’y a aucun sens à engager des négociations, ni à examiner de nouvelles propositions de cessez-le-feu tant que se poursuivent la guerre de la faim et la guerre d’extermination dans la bande de Gaza », a réagi Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, auprès de l’AFP. À la table des tractations au titre de médiateur, le Qatar a malgré tout indiqué poursuivre ses efforts pour parvenir à un accord.

Les jours à venir seront décisifs, puisque Donald Trump se rendra en visite officielle au Moyen-Orient, du 13 au 16 mai, en passant par l’Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. Ce dernier a d’ailleurs promis une « très, très grande annonce » d’ici son déplacement, sans que l’on sache, pour l’heure, ce dont il retourne.

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