Afrique du Sud : le juge Dario Dosio reconnaît le chef d’inculpation de « crime d’apartheid »

Le juge du Tribunal de la province du Gauteng, en Afrique du Sud, a pris le 14 avril une décision historique qui pourrait avoir des répercussions internationales. Il a donné son feu vert au parquet pour qu’un ancien policier et un ex-informateur de la police spéciale (Security Branch) soient poursuivis explicitement pour « crime d’apartheid », dans le cadre de leur jugement pour l’assassinat de jeunes étudiants du Congress of South African Students, le 15 février 1982.

Un pas en avant capital pour les victimes

Pour justifier cette qualification, Dario Dosio a fait valoir la notion de crime d’apartheid défini par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale comme « un acte commis dans le cadre d’un régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d’un groupe racial sur tout autre groupe racial et dans l’intention de maintenir ce régime ». Cette décision acte que l’État sud-africain est dans l’obligation d’enquêter et de juger les crimes d’apartheid commis avant et après la fin du régime ségrégationniste en 1994. Un pas en avant capital pour les victimes de crimes contre l’humanité et donc de crime d’apartheid.

Près de trente ans après la commission Vérité et Réconciliation, plusieurs autres procès et enquêtes sont en cours, pour enfin finir de faire la lumière sur cette période de l’histoire sud-africaine. Menant, entre autres, à la réouverture du dossier autour de la mort, alors jugée accidentelle, d’Albert Luthuli, ancien président de l’ANC et prix Nobel de la paix, percuté par un train en 1967. Ces poursuites pour « crime d’apartheid », pourraient, selon les défenseurs des droits humains, inspirer d’autres pays.

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