Un Donald Trump triomphant devant ses partisans au 100e jour de son deuxième mandat

Rien ne vaut la chaude atmosphère des meetings pour donner à Donald Trump un air triomphant et conquérant. Mardi 29 avril, dans une salle qui n'affichait pas complet mais face à un public conquis, le président américain a fêté à sa manière cet anniversaire symbolique des 100 premiers jours de son mandat.

Cent jours de fracas, de déclarations, et de grandes décisions, qui ont bouleversé les grands équilibres de la planète, sur le plan économique bien sûr, mais aussi militaire ou géopolitique.

"Vous n’avez encore rien vu !"

Triomphant et conquérant, Trump a promis à ses électeurs du Michigan, fief de l'industrie automobile situé juste en face du Canada, le retour des emplois et des investissements. "Vous savez pourquoi ? Grâce à nos taxes et à notre politique douanière !" lance-t-il à une foule qui l'acclame. "Nous célébrons les 100 premiers jours de présidence les plus réussis dans l’histoire du pays ! Nous mettons fin à l’immigration illégale, nous ramenons des emplois, nous protégeons les travailleurs, et ça ne fait que commencer, vous n’avez encore rien vu !" promet encore le président américain.

L'ovation qui accueille ces mots contraste pourtant avec des sondages peu reluisants, reflets d'une inquiétude qui va bien au-delà des places financières. Moins de 40% des Américains approuvent sa politique, selon une étude réalisée à l'occasion de ces 100 jours de présidence. Et le point noir est l'économie, le nerf de la guerre : derrière la très sensible question des frontières, premier sujet mis en avant par Trump sur la chaîne ABC, c'est sur le pouvoir d'achat et la lutte contre l'inflation que le milliardaire a été élu en novembre dernier.

Pas de mesure forte pour le pouvoir d'achat

Dans les quelque 140 décrets signés depuis son retour à la Maison Blanche, on ne trouve pas la trace d'une mesure forte pour le niveau de vie des Américains. Tout ou presque repose sur ce bras de fer douanier engagé avec le monde entier. Face au journaliste Terry Moran, qui l'interroge sur l'impact de cette stratégie sur les entreprises américaines et sur les consommateurs, le président n'en démord pas : "Depuis mon arrivée, l'essence a baissé, des produits comme les œufs aussi, tout a baissé pratiquement. Et avec une énergie si bon marché, vous ne pouvez pas avoir d'inflation."

Ces certitudes pourraient se heurter au mur de la réalité et à l'inquiétude des investisseurs. Mardi, le Wall Street Journal, quotidien très proche des milieux d'affaires, a même fait référence au tournant de la rigueur d'un certain Francois Mitterrand pour réclamer un changement de cap économique, et un retour à la raison de la Maison Blanche. Quitte à user de référence française, on rappellera que les Cent-Jours triomphants de Napoléon avaient abouti à la déroute de Waterloo.