Roland-Garros : Loïs Boisson, l’étoile montante du tennis français

Cette fois-ci, la fièvre est retombée du côté de la porte d’Auteuil. Le Parc des Princes a revêtu ses habits d’été. Tranquille, peinard après la folie du samedi 31 mai et du dimanche 1er juin pour la victoire historique du PSG en finale de la Ligue des champions et la célébration qui a suivi. Jean-Bouin, quant à lui, vibrera une dernière fois samedi prochain pour le Stade Français qui doit sauver sa place en Top 14. Pour le reste, dans ce 16e arrondissement de Paris, qui ne compte pas moins de trois grandes enceintes sportives, tout se déroule dorénavant sur la terre battue de Roland-Garros, et ce jusqu’au dimanche 8 juin.

Dimanche, justement, la Française Loïs Boisson (361e mondiale), wild-card (elle a été invitée) et inconnue du grand public jusqu’à ce jour, s’y verrait bien. La Dijonnaise de 22 ans n’a peur de rien. Confiante en ses qualités sur cette terre battue qu’elle apprécie, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin alors qu’elle va jouer le premier quart de finale de sa jeune carrière dans un Grand Chelem. Elle sera ainsi la cinquième joueuse de l’histoire à être qualifiée en quarts pour son premier Grand Chelem.

Un parcours impressionnant à Roland-Garros

À la question : jusqu’où comptez-vous aller ? « Gagner Roland, c’est un rêve et un objectif. Être en quarts, c’est une étape. J’espère aller plus loin et pourquoi pas gagner, si je peux. En tout cas, je ferai de mon mieux », a-t-elle expliqué en conférence de presse après avoir sorti, lundi, en 8es de finale la 3e mondiale, l’Américaine Jessica Pegula (3-6, 6-4, 6-4).

Une victoire au forceps qu’elle est allée chercher après avoir tremblé dans le premier set grâce à son énorme coup droit et à la variété de ses coups. Depuis le début du tournoi, Loïs peut se targuer d’avoir un beau tableau de chasse. Au premier tour, la Belge Elise Mertens, 22e mondiale (6-4, 4-6, 6-3), puis l’Ukrainienne Anhelina Kalinina (6-1, 6-2) au troisième tour, et sa compatriote Elsa Jacquemot (6-3, 0-6, 7-5), que beaucoup présentent comme l’avenir du tennis tricolore.

Cette ascension fulgurante, pour une joueuse peu habituée à évoluer contre le top mondial, elle l’explique par sa préparation d’avant tournoi : « Je n’avais pas encore beaucoup joué avec des filles du Top 50, même à l’entraînement. Le fait d’avoir fait une semaine avec ces filles tous les jours, cela m’a apporté de la confiance. Je voyais que j’avais le niveau. » Un an après une grave blessure au genou gauche (rupture d’un ligament) qui l’avait empêchée d’honorer sa première wild-card à Roland-Garros, la Dijonnaise, revenue à la compétition, est passée par tous les états afin d’accomplir son rêve.

« Je veux être numéro 1 mondiale »

Faute d’être assez soutenue par sa fédération, et ce même si celle-ci a un peu mis la main à la poche, elle a fait un appel au don sur le site participatif « Soutiens ton sportif » afin de boucler son budget : « Après huit mois de rééducation, je reprends la compétition avec une ambition forte : revenir au plus haut niveau et intégrer les 4 Grands Chelems cette année. Pour cela, votre soutien est crucial pour participer aux frais liés à mes entraînements, aux compétitions et déplacements. Ensemble, faisons briller mon rêve sur les plus grands courts du monde ! »

Le SOS a semble-t-il été entendu et, depuis, elle enchaîne les bons résultats sur le circuit secondaire. Le 11 mai, elle s’imposait au tournoi ITF de Saint-Gaudens face à la Russe Tatiana Prozorova (7-6, 6-0) et recevait sa wild-card estampillée Roland-Garros dans la foulée. Quoi qu’il en soit, cette victoire en 8es de finale sur la terre parisienne devrait lui permettre de grimper à la 120e place mondiale, ce qui ne lui est jamais arrivé jusqu’à ce jour.

Mais tout pourrait aller encore plus vite, si elle sortait au prochain tour la Russe Mirra Andreeva (6e), solide face à l’Australienne Daria Kasatkina (6-3, 7-5). Ce nouveau défi ne semble pas l’émouvoir plus que cela : « Plus je joue des matchs ici, mieux je me sens. »

Et d’ajouter, lucide bien que toujours ambitieuse : « Ce n’est pas parce qu’on bat la 3e mondiale que la 6e va être moins forte. » Lorsqu’on lui avait demandé quel était son rêve alors qu’elle avait décidé de rejoindre le circuit professionnel en 2021, elle avait déclaré : « Être numéro 1 mondiale et gagner des Grands Chelems ! » Il ne lui reste plus qu’à passer de la parole aux actes afin de sauver ce qui peut encore l’être d’un tennis tricolore féminin en plein marasme.

Aux côtés de celles et ceux qui luttent !

L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.

  • En exposant la violence patronale.
  • En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
  • En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.

Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !
Je veux en savoir plus.