Portugal : l’extrême droite devient le premier parti d’opposition après les dernières élections législatives

La semaine dernière, les résultats des élections législatives du dimanche 18 mai plaçaient le Parti socialiste et le parti d’extrême droite Chega (« assez » en français, NDLR) à égalité au Parlement, avec 58 députés chacun. Mais le décompte des bulletins des Portugais résidant en dehors du pays, mercredi 28 mai, a rebattu les cartes.

Grâce à sa victoire dans deux des quatre circonscriptions de l’étranger, le parti ouvertement xénophobe obtient finalement 60 sièges (contre 50 lors de la mandature précédente) et devient officiellement le premier parti d’opposition au Portugal, dans un Parlement largement à droite.

860 000 voix en moins pour le PS

Avec ce parti comme première force d’opposition face à l’Alliance démocratique (AD) de centre droit (31,79 % des voix et 91 sièges, loin de la majorité absolue), le pays ibérique « s’aligne (rait) sur une tendance européenne et internationale », celle d’un « vote protestataire » et « antisystème » selon la politologue Paula Espirito Santo, de l’Institut supérieur des sciences sociales et politiques de l’université de Lisbonne, citée par l’AFP.

Fort de 22,76 % des suffrages, le parti dirigé par André Ventura, un ancien commentateur sportif, poursuit sa fulgurante ascension après avoir été fondé il y a seulement six ans. « Une grande victoire », selon lui, qui marquerait « un changement profond dans le système politique portugais ».

Au centre gauche, le PS apparaît comme le grand perdant de ce scrutin avec la perte de près de 860 000 voix depuis les élections de janvier 2022, quand il avait obtenu la majorité absolue. Un recul qui serait en partie dû à un « programme qui ne le distingue pas vraiment de l’AD » (centre droit), nous confiait il y a peu Manuel Loff, historien et ex-député du Parti communiste portugais.