Guerre à Gaza : six journalistes tués par Tsahal, Reporters sans frontières dénonce un "assassinat revendiqué"

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Dans la nuit, un journaliste filme une vidéo et peine encore à y croire. L'armée israélienne vient de frapper une tente accolée à l'hôpital Al-Shifa à Gaza. À l'intérieur se trouvait une équipe de journalistes palestiniens. Penché sur le corps de son collègue, un homme est désespéré.

Un visage bien connu des téléspectateurs

Six journalistes ont été tués. Ils travaillaient pour la chaîne qatarie Al-Jazeera. Parmi eux se trouvait Anas Al-Sharif, 28 ans, un visage bien connu des téléspectateurs de la chaîne. Il était aussi père de deux enfants. Dimanche 10 août, juste avant la frappe, il postait une vidéo sur les réseaux sociaux. "Bombardement incessant. Depuis deux heures, l'attaque israélienne s'intensifie sur la ville de Gaza", écrivait-il alors.

L'armée israélienne confirme lundi 11 août l'avoir ciblé. Selon elle, il était un terroriste qui se faisait passer pour un journaliste. "Anas Al-Sharif était un membre de la branche armée du Hamas. Il avait un numéro d'immatriculation 305-342", explique Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée israélienne.

200 journalistes tués depuis le début de la guerre

L'armée en veut pour preuve des listes qu'elle a éditées à partir, dit-elle, de documents administratifs du Hamas, où apparaît le nom d'Anas Al-Sharif. Elle montre aussi des photos du journaliste, prises lors d'une conférence de presse avec Yahya Al-Sinwar, ancien chef de la branche armée du Hamas. Quant aux cinq autres journalistes : "Tous sont affiliés au Hamas", assure le porte-parole de l’armée israélienne. "Cette frappe est une frappe précise contre le Hamas", martèle-t-il.

L'ONG Reporters sans frontières dénonce un assassinat revendiqué pour éliminer les journalistes qui dérangent. Depuis le début de la guerre, plus de 200 journalistes ont été tués à Gaza. La presse internationale n'est, elle, toujours pas autorisée à y entrer.