Guerre à Gaza : la chaîne Al Jazeera annonce la mort de cinq de ses journalistes dans une frappe israélienne

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La chaîne Al Jazeera a annoncé que cinq de ses journalistes, dont un correspondant très connu de ses téléspectateurs, avaient été tués dans une frappe israélienne sur leur tente à Gaza, dimanche 11 août. "Le journaliste d'Al Jazeera Anas al-Sharif a été tué avec trois collègues dans ce qui semble être une attaque ciblée israélienne" devant la principale entrée de l'hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza. La chaîne basée au Qatar cite également les noms de quatre autres victimes : le correspondant "Mohammed Qreiqeh ainsi que les cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa".

Leurs noms s'ajoutent à la liste des près de 200 journalistes, selon Reporters sans frontières, tués dans la guerre entre Israël et le Hamas. Anas al-Sharif, 28 ans, était l'un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza. L'armée israélienne a confirmé l'avoir ciblé, mais elle l'a qualifié de "terroriste" qui "se faisait passer pour un journaliste". Il "était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes" israéliennes, a-t-elle affirmé dans un communiqué.

Un texte du journaliste publié à titre posthume

Dans ses derniers messages postés sur X, dimanche, Anas al-Sharif faisait état d'"intenses" bombardements israéliens sur le territoire palestinien et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza. Un texte posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à "ne pas oublier Gaza".

En juillet, le Comité pour la protection des journalistes avait accusé l'armée israélienne de mener "une campagne de diffamation" envers ce journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas. "La tendance d'Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse", a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l'organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi.

Israël avait déjà décidé en mai 2024 d'interdire la diffusion de'Al Jazeera dans le pays et d'y fermer ses bureaux, résultat d'un conflit de longue date entre le média et le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s'est aggravé pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza. L'armée israélienne a accusé à plusieurs reprises les journalistes de cette chaîne d'être des "agents terroristes" à Gaza affiliés au Hamas. Plus généralement, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit.