Guerre à Gaza : cinq journalistes d'Al-Jazeera tués dans une frappe israélienne

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Dans la nuit, l'homme qui filme cette vidéo peine encore à y croire. L'armée israélienne vient de frapper une tente collée à l'hôpital Al-Shifa, à Gaza. À l'intérieur, s'y trouvaient des journalistes palestiniens. Penché sur le corps de son collègue, cet homme est désespéré. "Mohammed ! Arrête ! Il est peut-être encore vivant !", entend-on dans la vidéo, filmant l'homme sur le sol.

Anas al-Sharif, journaliste visé par l'armée israélienne

Ces reporters travaillaient pour la chaîne qatarie Al-Jazira, qui s'empresse d'annoncer leur mort. "Voici les toutes dernières informations qui nous parviennent de Gaza. Quatre journalistes, oui quatre, ont été tués dans une frappe ciblée israélienne", annonce le présentateur de télévision. Le bilan s'alourdit finalement à cinq journalistes tués. Parmi eux, Anas al-Sharif, 28 ans, un visage bien connu des téléspectateurs de la chaîne. Le voici lors de l'un de ses reportages dans l'enclave. Il avait aussi deux enfants. Juste avant la frappe, hier soir, il postait cette vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle il filme le ciel de Gaza, face aux attaques israéliennes. "Bombardements incessants. Depuis deux heures, l'attaque israélienne s'est intensifiée sur la ville de Gaza", écrivait-il.

L'armée israélienne confirme ce matin l'avoir ciblé. Selon elle, il était un terroriste qui se faisait passer pour un journaliste. En guise de preuve, elle publie ces documents que nous ne pouvons pas vérifier. "Il y a des fiches de paie, des documents qui montrent le grade d'al-Sharif, ses positions et ses missions", explique le Dr Ariel Admoni, chercheur au Jerusalem Institute for Strategy and Security. 

Près de 200 journalistes tués dans la bande de Gaza

L'ONG Reporters sans frontières dénonce un "assassinat revendiqué". Depuis le début de la guerre, près de 200 journalistes ont été tués dans l'enclave alors que la presse internationale n'est toujours pas autorisée à y entrer.