CARTE. Dermatose nodulaire : des Alpes au Sud-Ouest, visualisez la diffusion de la maladie depuis le mois de juin

Malgré les annonces du gouvernement, la colère des éleveurs ne retombe pas face à la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Les blocages se sont encore poursuivis mercredi 17 décembre dans le Sud-Ouest, où les signalements d’animaux contaminés se sont multipliés ces dernières semaines. Au total, 113 foyers, répartis entre 79 élevages, ont été détectés en France depuis l’arrivée de la maladie, en Savoie, à la fin du mois de juin, d’après le dernier point de situation établi par le ministère de l’Agriculture, arrêté au 14 décembre. Tous ces foyers sont désormais éteints, a assuré le ministère mercredi.

La carte animée ci-dessous retrace la propagation de l’épidémie depuis l’été dernier, tel que rapporté chaque semaine dans les bulletins de veille sanitaire de la Plateforme nationale d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA).

Nombre de foyers de dermatose nodulaire recensés en France depuis juin

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Sources : Ministère de l'Agriculture, Plateforme ESA

Les premiers cas ont été détectés dans la commune de Chambéry, en Savoie, entre le 23 juin et le 3 juillet. D'autres foyers se sont ensuite développés dans le département limitrophe de la Haute-Savoie. A la fin de l’été, les autorités faisaient état de 76 foyers répartis entre la Savoie (32) et la Haute-Savoie (44). Aucun nouveau cas n’a en revanche été déclaré dans ces départements depuis la fin de l’été.

Quelques cas isolés ont ensuite été signalés dans l’Ain (trois foyers) et dans le Rhône (un foyer), entre la fin de l’été et le mois d’octobre. Le département du Jura totalise sept foyers recensés entre la mi-octobre et la mi-novembre, dont la plupart ont été détectés dans des élevages de la commune d’Ecleux. Mais c’est désormais dans le Sud-Ouest que la maladie est la plus active. D'abord dans les Pyrénées-Orientales, où 21 foyers ont été déclarés entre octobre et décembre. Puis dans les départements de l’Ariège, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne et de l’Aude, qui comptent chacun un foyer de dermatose nodulaire recensé entre le 7 et le 14 décembre.

Plus de 3 300 bêtes abattues, soit 0,02% du cheptel français

Pour contenir la propagation de la maladie, le gouvernement a opté pour une stratégie reposant sur trois piliers : l’abattage systématique dès la détection d’un cas dans un troupeau, la vaccination dans la zone concernée et la restriction de mouvement des bovins. Mardi, pour tenter d’apaiser la colère des agriculteurs, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé "une accélération généralisée de la vaccination des bovins" dans le Sud-Ouest ainsi qu’un plan de soutien de plus de 10 millions d’euros pour les petits éleveurs.

Mais ces annonces n’ont pas satisfait les agriculteurs, notamment au sein de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale, dont les représentants déplorent l’abattage systématique au moindre cas détecté. La ministre "ne répond à aucune de nos deux propositions principales, à savoir l'élargissement vaccinal sur l'ensemble du territoire ainsi que la fin de l'abattage total grâce à cette immunité collective", a ainsi dénoncé Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne, le 17 décembre, sur France Inter.

D'après un décompte du ministère de l’Agriculture, les abattages ont conduit à l’euthanasie de plus de 3 300 bêtes, soit 0,02% des 16 millions de bovins qui composent le cheptel français.