Guerre au Proche-Orient : les propos de Donald Trump sur Gaza éclipsent les dossiers chauds aux États-Unis
Un écran de fumée ? L'annonce fracassante de Donald Trump concernant l'avenir de la bande de Gaza n'en finit pas de faire réagir. Mais elle s'est suivie d'une reculade, son administration ayant rapidement tempéré les propos incendiaires du président américain.
Alors qu'il affirmait vouloir prendre le contrôle de l'enclave palestinienne, quitte à déplacer deux millions de Palestiniens, ce ne serait que temporaire, a assuré, mercredi 5 février, son secrétaire d'État. Et pendant ce temps-là, à Washington, Elon Musk continue de s'attaquer à tout-va aux services publics et aux fonctionnaires. La méthode Trump interroge, entre coups de bluff et motivations obscures, mais outre-atlantique la tension monte d'un cran.
Des volte-faces et beaucoup d'enfumage, Donald Trump en a fait une ligne directrice depuis son retour à la Maison Blanche. Les États-Unis n'enverront pas leur armée à Gaza et les droits de douane avec le Mexique et le Canada sont sur pause. Le chaos provoqué par ses annonces est, lui, bien réel. Il reste à savoir s'il y a une stratégie derrière tout cela.
Un moyen peu orthodoxe de prendre le contrôle de négociations ou une façon de "noyer la zone", comme le disait l'ex-stratège de Donald Trump, Steve Bannon, avec un flot d'informations et de décisions ? À moins qu'il ne s'agisse d'une forme de diversion laissant les coudées franches à Elon Musk pour dépecer l'administration fédérale.
Un climat tendu à Washington
Il ne se passe presque pas sans qu'une nouvelle agence fédérale soit dans le viseur du Département de l'efficacité gouvernementale d'Elon Musk. Une frénésie qui met la capitale dans un état de nervosité sans précédent. "L'atmosphère est effrayante, confirme Tracy qui vient d'arriver à Washington de sa Louisiane natale. Les gens sont nerveux."
Tracy va d'ailleurs peut-être bientôt devoir en repartir. À 21 ans, elle est stagiaire au département des archives et, comme ses collègues, elle a reçu le fameux mail qui fait peur à tout le monde. "Moi, je suis là depuis à peine un mois, mais des gens beaucoup plus anciens ont eu le même message, dans lequel on nous pousse à la démission, avec une prime de départ. Si nous refusons, nous serons virés", assure Tracy.
"Il y a comme une grande tension dans l'air dans la capitale."
Tracy, jeune employée fédéraleà franceinfo
Et ce n'est que le début, selon Gerry qui vient, lui, de Seattle. Il a perdu son emploi dans l'industrie et se demande si c'est parce qu'il est un homme blanc. Sous son bonnet "Trump", il sourit franchement : "Tous ces gens sous le choc, 'Oh non, je perds mon job'. Quand avons-nous viré un fonctionnaire ? Jamais ! Cela n'est jamais arrivé. Bienvenue au club, bienvenue dans la réalité, ça fait bizarre !" Et Gerry applaudit : "Trump n'est pas un homme d'État, mais un businessman. Il se conduit en businessman !"
La méthode Trump, toutefois, pourrait bientôt montrer certaines limites. Des décrets présidentiels, celui supprimant le droit du sol notamment, ont déjà été bloqués. Mais l'avantage va, pour l'instant, au président américain, fort d'une majorité aux ordres au Congrès et d'une Cour suprême plutôt encline à trancher en sa faveur.