CARTE. Droits de douane : visualisez, pays par pays, les nouvelles surtaxes décidées jeudi par Donald Trump

Il persiste dans sa croisade commerciale. Après avoir soufflé le chaud et le froid ces derniers mois concernant les droits de douane, Donald Trump a signé jeudi 31 juillet plusieurs décrets instaurant de nouvelles surtaxes pour plus de 90 pays. Ils doivent entrer en vigueur à partir du 7 août.

Cet ordre exécutif rallonge d'une semaine le délai que le locataire de la Maison Blanche avait fixé aux pays qui n'avaient pas encore négocié d'accord avec les Etats-Unis. Seul le Canada est visé par un changement effectif dès vendredi, avec des droits de douane rehaussés à 35%. Comme le montre notre carte, les taux appliqués par le gouvernement américain sont très contrastés à travers le monde. La situation des pays peut être consultée à travers le moteur de recherche intégré.

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Le niveau de ces nouvelles taxes s'étire en effet de 10% à 41%. Le régime le plus sévère vise la Syrie. Pour plusieurs pays, comme le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud, mais aussi les Etats membres de l'Union européenne, le décret signé par Donald Trump vient confirmer les accords conclus ces derniers mois. Tokyo et Séoul ont obtenu des droits de douane à 15%, tout comme l'UE, même si les Vingt-Sept pourront compter sur des exceptions concernant l'aéronautique et certains produits chimiques ou agricoles. Londres s'en sort un peu mieux, en conservant le taux "plancher" de 10% fixé par les Etats-Unis début avril.

Le Canada et la Suisse au-dessus de la barre des 30%

Pour le Canada, Donald Trump a mis ses menaces à exécution en fixant, dès le 1er août, des droits de douane de 35% sur les produits canadiens. Cette mesure fait d'ailleurs l'objet d'un décret spécial, qui justifie ce traitement sévère au nom de "la lutte contre le flux de drogues illicites à travers [la] frontière nord [des Etats-Unis]". Lors de sa campagne présidentielle et depuis son retour au pouvoir, début janvier, Donald Trump accuse en effet son voisin d'être en grande partie responsable de la crise du fentanyl, cet opioïde de synthèse qui fait des ravages aux Etats-Unis. Jeudi, le président américain avait par ailleurs prévenu que la volonté d'Ottawa de reconnaître la Palestine comme Etat allait "compliquer" les négociations commerciales.

La Suisse fait aussi grise mine : les droits de douane sont fixés à 39% à partir du 7 août, soit un taux plus désavantageux encore que les 31% annoncés par Washington en avril. La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, avait déclaré mercredi à la RTS que, malgré les négociations, la décision était "dans les mains du président Donald Trump". L'annonce de la nouvelle surtaxe a eu l'effet d'une douche froide vendredi, jour de la fête nationale suisse. "C'est une catastrophe pour nos entreprises", a confié à la radio publique Isabelle Moret, ministre de l'Economie du canton vaudois, dont un tiers des exportations annuelles se fait en direction des Etats-Unis.

Les pays d'Asie et d'Afrique sévèrement taxés

Outre les produits syriens, les marchandises venues de plusieurs autres pays d'Asie seront particulièrement taxées à leur arrivée aux Etats-Unis. C'est le cas de celles provenant du Laos et de la Birmanie (40%), ou encore de l'Inde (25%). L'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande s'en sortent un peu mieux (19% de surtaxe), tout comme le Vietnam et Taïwan (20%). L'Afghanistan, le Cambodge, la Corée du Nord sont, eux, taxés à 15%. 

Les pays du continent africain ne sont pas épargnés. Un taux ajusté de 15% a été décrété pour une dizaine d'entre eux, comme la Côte d'Ivoire, le Cameroun ou encore la République démocratique du Congo. Toutefois, les surtaxes américaines sont nettement plus élevées pour les produits venus de Tunisie (25%), d'Algérie et de Libye (30%). Des droits de 30% seront également appliqués aux importations venues d'Afrique du Sud, pays vivement critiqué par Donald Trump ces derniers mois.

En Amérique du Sud, si le document de la Maison Blanche fait état de 10% de taxes pour le Brésil, un décret signé mercredi précisait que 40% supplémentaires seraient imposés au pays dirigé par Lula pour dénoncer le procès visant Jair Bolsonaro. Donald Trump considère l'ancien président d'extrême droite comme une victime du système judiciaire brésilien.