Boualem Sansal, otage du bras de fer entre Paris et Alger
L’écrivain Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, est depuis incarcéré dans une unité pénitentiaire d’un hôpital de la capitale. Il s’était longtemps fait un devoir de ne pas abandonner son pays natal. Il venait d’acquérir la nationalité française lorsqu’il a été appréhendé par la police à son arrivée à Alger.
Il est accusé d’« atteinte à l’intégrité territoriale ». Il risque la prison à perpétuité. Le 2 octobre, il avait tenu des propos polémiques sur l’origine des frontières actuelles de l’Algérie avec le Maroc, dans le média français d’extrême droite Frontières, dont il est membre du comité d’experts.
Il affirmait alors que le royaume chérifien n’avait pas été colonisé, « parce que c’est un grand État » et que « quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara ». Son arrestation est intervenue peu après que la France a modifié sa position sur le Sahara occidental en reconnaissant contre le droit international, le 30 juillet, « la souveraineté marocaine » sur cette terre. L’Algérie avait aussitôt gelé ses relations avec Paris.