Le président élu Donald Trump a déclaré mercredi qu’il nommerait Paul Atkins à la tête de la Securities and Exchange Commission (SEC), plaçant ainsi un éminent conservateur à la tête de la principale autorité de régulation de Wall Street. M. Atkins, ancien commissaire républicain de la SEC, remplace Gary Gensler, qui a annoncé sa démission au 20 janvier prochain après s’être longtemps posé en principal ennemi de l’écosystème des cryptomonnaies. La nomination de Paul Atkins, avocat de formation ayant passé des années à travailler à la SEC à des postes de direction, contraste avec les choix ministériels de M. Trump. Beaucoup sont des loyalistes peu qualifiés pour le poste.
Paul Atkins «croit en la promesse de marchés de capitaux robustes et innovants qui répondent aux besoins des investisseurs et qui fournissent des capitaux pour faire de notre économie la meilleure du monde», a écrit Donald Trump dans un message publié sur sa plateforme de réseaux sociaux. «Il reconnaît également que les actifs numériques et d’autres innovations sont essentiels pour rendre l’Amérique plus grande qu’elle ne l’a jamais été», a-t-il ajouté.
Soutenu par l’industrie des cryptomonnaies
Durant son mandat, Gary Gensler a été à l’initiative de plus de 40 règles visant à améliorer la transparence, réduire les risques et éliminer les conflits d’intérêts à Wall Street, et a poursuivi en justice plusieurs entreprises de cryptomonnaie qui, selon lui, ne respectaient pas les règles de la SEC. Atkins devrait revenir sur certaines des règles de Gensler et adopter une approche plus douce sur la crypto. «Son dossier , ses années d’expérience dans l’industrie et ses antécédents de service à la SEC en font un candidat extrêmement bien qualifié», a déclaré Eric Pan, le directeur général du groupe de lobbying des investisseurs, l’Investment Company Institute, dans un communiqué. «Son leadership sera essentiel pour garantir la solidité, l’équité et l’intégrité de nos marchés financiers».
M. Atkins est actuellement directeur général de Patomak Global Partners, une société de conseil en stratégie et en gestion des risques basée à Washington, qu’il a fondée en 2009. Les dirigeants de cette entreprise bien connectée, dont beaucoup sont d’anciens régulateurs fédéraux, conseillent des banques, des entreprises de fintech et des sociétés d’investissement, entre autres, selon son site web. Parmi ses clients figurent Deutsche Bank, en tant que superviseur désigné par la justice, et le Chicago Board Options Exchange, comme témoin expert.
Paul Atkins a également fait partie de l’équipe de transition de Trump en 2016 et figurait parmi les candidats pressentis pour diriger la SEC à cette époque, selon Reuters. Il a par ailleurs siégé brièvement dans un conseil consultatif d’hommes d’affaires sous l’administration Trump.
L’industrie des cryptomonnaies, qui a soutenu massivement la campagne de Trump, a poussé pour la nomination un président de la SEC favorable à l’industrie, mettant ainsi fin à la répression de Gary Gensler. Atkins a été impliqué dans le monde des «cryptos» en tant que coprésident de la Token Alliance, qui travaille à «développer les meilleures pratiques pour les émissions d’actifs numériques et les plateformes d’échange». «Il s’agit d’un choix fort et tourné vers l’avenir. Nous attendons avec impatience une nouvelle administration de la SEC axée sur la promotion de l’innovation responsable», a déclaré Ji Kim, directeur juridique et politique du Crypto Council for Innovation, dans un communiqué.