Creuse : cinq jeunes victimes d’une « chasse au nègre » lors d’une fête de village

Aux abords du village tranquille de Royère-de-Vassivière dans la Creuse, la nuit du 15 au 16 août a été marquée par une attaque « à caractère raciste » contre des jeunes après une fête de village.

Selon les révélations d’ICI Creuse, sept victimes intentent une action en justice, dont cinq qui ont déjà déposé plainte, pour « violences en réunion avec et sans caractère raciste ». Celles-ci dénoncent « une attaque raciste », ainsi qu’une « chasse au nègre », rapporte la radio locale.

Par le biais de leur avocate, Maître Colline Bouillon, les jeunes expliquent avoir été « pris à partie et frappés au visage », avant d’être « pourchassés dans le village par plusieurs véhicules jusqu’à devoir se réfugier chez une personne ».

Des séquelles physiques et psychologiques

Les habitants, sous le choc, ont directement réagi. Le mardi 19 août, sur le marché du village, de nombreux tracts ont été distribués en soutien aux victimes, s’inquiétant d’éventuelles « séquelles physiques et psychologiques », selon le court texte.

Tout en dénonçant le caractère raciste des attaques, ils déclarent s’exprimer « pour que la peur change de camp » et rappellent que « le racisme n’est pas une opinion ». Le prospectus accuse également « des membres de l’organisation de la fête » d’être à l’origine des invectives racistes et des violences physiques.

Dans un communiqué, le comité de l’animation chargé de l’événement a désengagé sa responsabilité, rappelant que les faits se sont déroulés après la clôture des festivités. Au lendemain de la distribution du tract, deux membres de l’organisation, mis en cause par les accusations des jeunes ont porté plainte pour diffamation.

Un caractère raciste bien présent selon l’avocate

De son côté, la gendarmerie a déclaré avoir assisté à un différend entre deux groupes de personnes, confirmant la présence de « propos discriminatoires » bien que « personne n’était physiquement en danger lors de l’arrivée des agents », selon les informations de la radio locale.

Lors d’une conférence de presse ce lundi, Maître Coline Bouillon a bien insisté sur la présence de racisme dans ces agressions, précisant qu’elle poursuivra en diffamation toute personne niant cela. Alors qu’elle explique encore devoir s’entretenir avec des victimes « traumatisées » pour fixer le nombre exact de plaintes, l’avocate assure qu’une ou plusieurs plaintes auront pour objet « violence en réunion à caractère raciste ». Des victimes auraient d’ailleurs eu des Interruptions totales de travail (ITT), dont certaines supérieures à 10 jours.

En guise de soutien aux personnes agressées, un rassemblement a été organisé par les citoyens de la commune lundi 25 août à 17 heures, pour réaffirmer « l’urgence de réagir (…) face à des situations qui mettent en danger des habitants du territoire ».

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