Des yeux ronds, un regard pétillant et un sourire jusqu’aux oreilles. Violette Dorange a mis ses soucis de côté pour profiter pleinement d’un moment particulier de son périple autour du monde. La benjamine de la 10e édition du Vendée Globe et son bateau DeVenir ont passé le cap Horn, pointe du continent américain qui symbolise la fin de la longue traversée des mers du sud où elle n’avait jamais mis les pieds jusqu’à cet hiver.
La Charentaise aux huit traversées de l’Atlantique nord a immortalisé cet instant en mettant en ligne une vidéo où on ne voit malheureusement pas ce rocher de légende, son bateau passant trop au sud de la Terre de feu. «Bon, ça y est, alors j’ai pas cette chance de pouvoir voir le petit bout de terre mais ça y est, je suis passé au niveau du cap Horn», jubile la navigatrice de 23 ans surprise par l’arrivée d’un albatros dans le sillage de mon monocoque au moment où elle se filmait. Une rencontre qui ajoute un peu plus de magie à cet instant si particulier. «Regardez les albatros, il y en a un énorme !», ajoute-t-elle en montrant derrière elle le seigneur des airs habitué aux températures basses.
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«Je suis trop heureuse parce que cela marque le début de l’Atlantique et j’ai l’impression que cela va marquer le début d’une nouvelle course. C’est ouf quoi ! J’ai réussi à aller jusqu’au cap Horn ! C’est top bien en vrai», lâche-t-elle en serrant le poing. Une belle victoire après les galères accumulées ces derniers jours avec, notamment, une avarie moteur inquiétante (le moteur permet aux marins de recharger les batteries quand il n’y a pas assez de soleil ou de vitesse avec les hydrogénérateurs). Elle devra se débrouiller sans.
Il faudra que je revienne une deuxième fois au moins pour voir cette terre
Violette Dorange
Et tant pis si cette première à l’extrême sud du continent s’est déroulée sans voir les falaises du cap qu’elle redoutait il y a quelques jours. Elle avait confié être «terrifiée» par la perspective d’avoir à le dépasser avec une mer déchaînée et des «creux de sept mètres». Des conditions qui l’avaient poussé à ralentir pour laisser passer les vents violents. «J’aurais trop aimé voir la côte mais cela veut dire qu’il faudra que je revienne une deuxième fois au moins pour voir cette terre», lâche-t-elle.
Elle pense déjà au Vendée Globe 2028-2029
Partir pour un deuxième tour du monde fait justement partie des ambitions de la nouvelle reine des réseaux sociaux suivie par 600.000 internautes. «J’aimerais faire plusieurs éditions. J’envisage déjà 2028. Là, c’est vraiment pour le boucler. Je suis plus dans l’envie d’aller au bout de ce Vendée Globe, de bien le vivre et d’en profiter au maximum. Et après, pour 2028, ce sera un peu en mode compétition j’espère, avec un bateau plus récent», confiait au Figaro la navigatrice à bord de l’ancien bateau de Jean Le Cam, sorti des chantiers il y a 17 ans déjà.
Passer le cap Horn en 28e position sur les 35 concurrents encore en lice est déjà une victoire en soi mais finir le Vendée Globe reste la mission première de la marraine de la fondation Apprentis d’Auteuil à qui il reste encore bien du chemin à parcourir avant de revoir les Sables-d’Olonne. La Vendée réservera, à n’en pas douter, un accueil triomphal à ce petit bout de femme de 1,59 m, phénomène de la dixième édition de l’Everest des mers.