«La droite française humilie Macron» : les législatives vues par la presse internationale

«La décision d’Emmanuel Macron d’organiser des élections éclair semble s’être retournée contre lui.» Ainsi le New York Times résume-t-il l’échec cuisant de la coalition présidentielle, arrivée troisième au premier tour des législatives ce 30 juin, après la dissolution décidée par le président de la République. Un premier tour qui a «donné au RN une victoire décisive», relève le journal américain.

La presse internationale est unanime et voit dans ces élections une claque pour Emmanuel Macron. Une «humiliation» par «la droite française», titre ainsi le journal britannique The Times ce lundi 1er juillet. Le Washington Post estime que «la France punit les centristes», et se projette déjà sur un potentiel gouvernement de cohabitation mené par le patron du RN Jordan Bardella, dont le programme «populiste, eurosceptique et anti-immigration» acterait un changement radical avec celui «pro-Europe et pro-business» d’Emmanuel Macron.

«La France se divise»

En Allemagne, Tagesspiegel rappelle l’objectif affiché depuis sept ans par le président de la République : «Emmanuel Macron voulait empêcher l’extrême droite de gagner du terrain. Ce plan a échoué.» Désormais, relève Le Temps, «le RN est à la porte du pouvoir». Le journal suisse relaie des témoignages d’électeurs français rencontrés dimanche qui «traduisent un profond désenchantement».

Le risque, craint la presse internationale, est que le pays se déchire dans l’entre-deux tours. «Le Pen l’emporte, la France se divise», titre notamment La Repubblica, en Italie. Pour le journal portugais Público ne dit pas le contraire : «L’extrême droite gagne le premier tour et (quasiment) tout le monde est contre elle.»

Avec le RN «si près du pouvoir», Le Soir nous prédit un entre-deux tours «houleux» et s’interroge : «Un front républicain est-il envisageable pour contrer le RN ?» Une certitude dans l’éditorial en une du quotidien belge : ces législatives se concluent par «un sacre populaire qui crucifie la classe politique».