EN DIRECT - Législatives 2024 : place aux tractations pour le second tour

Quelles sont les consignes de vote des partis pour le second tour ?

Réélue dès la première manche dans son fief du Pas-de-CalaisMarine Le Pen était la première à s'exprimer ce dimanche soir devant ses militants. La double-finaliste de la présidentielle a tendu la main à ceux qui n'ont pas voté pour le parti à la flamme : «Je vous appelle à rejoindre la coalition de la liberté, de la sécurité et de la fraternité», a-t-elle lancé, alors que ses troupes pourraient selon les premières estimations louper de quelques sièges la majorité absolue, fixée à 289 sièges. Quelques minutes plus tard, Jordan Bardella a jugé que le second tour sera «l'un des plus déterminants de toute l'histoire de la Ve République», incitant lui aussi les électeurs pas encore conquis à glisser un bulletin nationaliste dans l'urne.

Réunis sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), les partis de gauche ont très vite répliqué à la vague lepéniste qui a encore déferlé sur tout le territoire. Entouré de ses fidèles, Jean-Luc Mélenchon a appelé à ne pas laisser «une voix» ni «un siège» de plus au RN. En cas de triangulaire, et si le candidat LFI est arrivé troisième, le leader Insoumis a demandé à ses camarades de se «retirer en toutes circonstances» pour laisser davantage de chances au mieux placé de «battre le RN»«Nulle part nous ne permettrons au RN de l'emporter», a-t-il encore lancé. Avant d'inviter les Français à trancher entre le RN et le NFP, présentant l'alliance des gauches comme «la seule alternative».

Le dilemme taraude dans le camp présidentiel, où certaines figures ont déjà fait savoir qu'elles ne voteraient pas pour un candidat Insoumis. Depuis le perron de Matignon, en fin de soirée, Gabriel Attal a finalement tranché la question, jugeant qu'aucune voix «ne doit aller au RN». Raison pour laquelle le premier ministre en sursis a annoncé le retrait au cas par cas de leurs candidats arrivés en troisième position, si ces derniers sont mal embarqués pour battre le parti à la flamme. Le chef du gouvernement n'a toutefois pas donné de consigne claire à ses électeurs qui seraient confrontés à un duel entre le RN et un candidat issu de La France insoumise (LFI).

Les résultats définitifs du 1er tour publiés par le ministère de l’Intérieur

Le Rassemblement national et Les Républicains ont obtenu 33,15% des suffrages exprimés, soit plus de 10 millions de voix. L’union de l’extrême gauche et des gauches obtient, elle, 27,99 % des suffrages et près de 9 millions de voix. La majorité présidentielle, Ensemble et son allié Horizons, n’obtient que 20,76% des suffrages pour pratiquement 7 millions de voix.

Au moins 39 candidat du Rassemblement national élus dès le premier tour

Au moins 39 candidats soutenus par le RN ont été élus députés dès le premier tour, dimanche, dont Marine Le PenSébastien Chenu ou Julien Odoul, une première pour le parti lepéniste qui comptait 88 députés lors de la précédente législature.

Parmi ces candidats qui ont recueilli plus de la moitié des suffrages figurent une grande majorité de députés sortants, mais également des nouveaux élus, à l'image d'Eddy Casterman, tombeur de Jean-Louis Bricout dans la troisième circonscription de l'Aisne.

Dans ce département des Hauts-de-France, considéré comme l'un des principaux épicentres de la droite nationale française, les candidats lepénistes se sont imposés dans quatre circonscription sur cinq, le candidat RN Philippe Torre étant par ailleurs en ballotage très favorable pour le deuxième tour.

Le Nouveau Front populaire compte 32 élus au premier tour

Le Nouveau Front populaire compte 32 candidats élus députés dimanche soir, dès le premier tour des élections législatives, contre 39 pour le Rassemblement national, selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur compilés par l'AFP. Dans le détail, les Insoumiscomptent 20 députés, les socialistes cinq, les Ecologistes cinq également, et les communistes deux.

Jean-Luc Mélenchon hier soir. Fabrizio Bensch / REUTERS

Le pari perdu d'Emmanuel Macron

À l'Élysée, c'est donc une nouvelle soirée de défaite, trois semaines après la claque des élections européennes. Peu avant la proclamation publique des premiers résultats des législatives, dimanche, Emmanuel Macron a réuni le premier ministre Gabriel Attal et les chefs des partis de la majorité sortante. Au niveau national, les candidats Ensemble pour la République arrivent en troisième position, loin derrière le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire. Le désaveu est d'autant plus grand que la participation est forte, à 67 %, selon l'estimation de l'institut Ifop à 20 heures. Si ce chiffre se confirme, ce serait un record depuis 1997, année de la précédente dissolution décidée par Jacques Chirac. Vingt-sept ans après, le fiasco est tout aussi cruel, voire plus.

Emmanuel Macron. Yara Nardi / REUTERS

Les caciques de la majorité n'ont pas été surpris. Les conseillers d'Emmanuel Macron, non plus. Bien obligés de partager l'étrange optimisme présidentiel après la dissolution, alors que leur patron était allé jusqu'à espérer « une majorité complète » (comprendre : absolue) à l'Assemblée nationale, ses lieutenants avaient fini par se rendre à l'évidence dans les derniers jours de campagne. « L'explosion des procurations, ce ne sont pas des millions de voix pour le bloc central », grimaçait l'un d'entre eux vendredi, comme pour rendre les armes avant l'heure.

Le RN et ses alliés largement en tête devant la gauche, la macronie distancée

Les sondages avaient vu juste. Alors que les Français étaient appelés aux urnes ce dimanche pour le premier tour des élections législatives anticipées, trois semaines après la dissolution actionnée par Emmanuel Macron, les électeurs ont confirmé la tendance déjà observée aux européennes le 9 juin dernier. L'«union des droites» emmenée par le Rassemblement national - et renforcée par les « ciottistes » - est donnée largement en tête avec 33,5% des voix au niveau national, selon de nouvelles estimations Ifop. Grâce à cette poussée de près de seize points par rapport aux dernières législatives de 2022, le «camp national» pourrait récolter entre 240 et 270 sièges lors du second tour, prévu le 7 juillet.

Rassemblée sous la bannière du Nouveau Front populaire en dépit de fortes divergences, la gauche termine en deuxième position, avec 28,5% des suffrages. Ce qui lui permettrait d'obtenir entre 180 et 200 députés la semaine prochaine. Soit une quarantaine d'élus de plus que le contingent sortant de la Nupes.

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