Au Soudan, les convoitises régionales au cœur de la guerre
Au début du mois, plus de 300 mercenaires colombiens ont été interceptés au Soudan. Une révélation surprenante d’anciens militaires, à plus de 10 000 kilomètres de leur pays, venus renforcer les troupes des Forces de soutien rapide (FSR) selon une enquête de La Silla Vacía. Une nouvelle présence étrangère alimentant la guerre opposant l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux FSR du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, qui n’épargnent pas les civils, victimes de bombardements, d’exécutions extrajudiciaires, de violences sexuelles et de la famine.
Déclenché le 15 avril 2023, après deux ans de collaboration à la suite du coup d’État contre Omar al-Bashir et l’éviction d’un gouvernement partagé avec les civils, les deux généraux sont à la poursuite du pouvoir, nourris par un trafic international d’armes. « Il ne s’agit plus d’une guerre locale mais d’une guerre par procuration entre différentes forces » précise le porte-parole du Parti communiste soudanais (PCS), Fathi El Fadl.
Les pays impliqués dans l’approvisionnement en armes des belligérants se comptent désormais par dizaines. C’est ce qu’a révélé Amnesty International cet été, en retraçant la présence d’armes en provenance de Chine, de Russie, de Serbie, de Turquie, des Émirats arabes unis et du Yémen. À ces soutiens s’ajoutent des livraisons d’armes égyptiennes, iraniennes ou encore ukrainiennes, ainsi que la présence de soldats étrangers. Y compris Colombiens…