Cachemire : au Pakistan, les écoles coraniques fermées après de nouveaux échanges de tirs avec l'Inde
Le Cachemire pakistanais a fermé jeudi ses écoles coraniques, renvoyant des milliers d'enfants chez eux après que l'Inde et le Pakistan ont de nouveau échangé des tirs dans la région disputée en dépit d'un appel américain à la désescalade. New Delhi tient Islamabad responsable de l'attaque qui a tué le 22 avril 26 civils dans la partie du Cachemire qu'elle administre, un attentat qui n'a pas été revendiqué et dans lequel le Pakistan nie toute implication.
Mardi, le premier ministre indien Narendra Modi a donné son feu vert à une «riposte» militaire. Depuis, le Pakistan dit avoir des «informations crédibles» sur une frappe indienne imminente. Anticipant des actions militaires, le Cachemire pakistanais a fermé pour dix jours ses 1 100 écoles coraniques, a rapporté à l'AFP Hafiz Nazeer Ahmed, directeur du département local des Affaires religieuses.
«C’est possible qu’il y ait la guerre»
Dans les 6000 écoles publiques, toujours ouvertes, les autorités locales ont lancé il y a quelques jours des formations aux premiers secours. «On a appris à aider les autres en cas d'urgence. Avec l'Inde qui nous menace, c'est possible qu'il y ait la guerre, donc il va falloir qu'on se soutienne tous», explique à l'AFP Konain Bibi, une collégienne de 13 ans, casque de protection sur la tête et gilet fluorescent sur le dos, à Muzaffarabad.
Avant l'aube, pour la septième nuit consécutive, soldats indiens et pakistanais, parfois à quelques dizaines de mètres de distance à certains endroits de la Ligne de contrôle (LoC), la frontière de facto au Cachemire, ont ouvert le feu, selon l'armée indienne.
Marco Rubio a appelé à «désamorcer les tensions»
La veille pourtant, le secrétaire d'État américain Marco Rubio avait appelé les dirigeants des deux puissances nucléaires qui se sont livrées plusieurs guerres depuis leur partition dans la douleur en 1947 au départ du colonisateur britannique. Il a «encouragé l'Inde à travailler avec le Pakistan pour désamorcer les tensions et maintenir la paix et la sécurité en Asie du Sud», selon le département d'État.
Mais des deux côtés, les dirigeants ont campé sur leurs positions: son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar a exigé que ceux qui ont «perpétré, soutenu et planifié» l'attaque de Pahalgam soient «traduits en justice»; le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a accusé une nouvelle fois l'Inde de «provocations» et de «chercher l'escalade».