Réactions, conséquences, à qui la faute... Dembélé touché, cinq questions sur une blessure qui fait polémique

Que s’est-il passé vendredi soir ? 

À la pause du match qualificatif pour le Mondial 2026 Ukraine-France (0-2) les Bleus rejoignent les vestiaires avec un but d’avance, grâce à Michael Olise, mais une séquence interpelle les médias, en tribune de presse. Ousmane Dembélé s’échauffe au côté du préparateur physique Cyril Moine, et entre en jeu dans la foulée à la place de Désiré Doué, dont on apprenait vite qu’il était touché au mollet droit.

Placé côté droit, le Parisien, candidat au Ballon d’or, préservé toute la semaine suite à sa blessure contractée (ischio de la cuisse gauche) contre Toulouse (3-6) samedi dernier en Ligue 1, ressent une douleur après une accélération anodine. Rapidement, le joueur de 28 ans montre un signe de dépit, se tient l’arrière de la cuisse droite et demande à sortir. Il est remplacé à la 81e minute par Hugo Ekitike et file directement aux vestiaires, sans masquer une mine défaite. Après le match, il est aperçu dans les travées du stade, avec une démarche incertaine et lente, avant de se réfugier dans le bus de la sélection. Son rassemblement est d’ores et déjà terminé. La polémique lancée.

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Les Bleus ont-ils été imprudents ?

Oui… et non. Interrogé d’emblée après le match sur le sujet chaud du soir, Didier Deschamps a apporté sa version des faits. À la question de savoir si Ousmane Dembélé était apte à jouer, le sélectionneur a répondu ceci : «Oui j’étais sûr, autrement je ne le fais pas rentrer. C’est l’autre cuisse (par rapport au match de Toulouse). Il n’a pas ressenti un truc violent. Il rentre car il est dans de bonnes dispositions, autrement j’aurais fait rentrer un autre joueur. Entre ce qu’il pensait et l’avis de la cellule médicale, il n’y avait pas la moindre appréhension ou quoi que ce soit.»

Depuis le début de la semaine, Dembélé suivait un protocole personnalisé avec le staff médical et le patron des Bleus n’a pas dans ses habitudes de prendre des risques sur la santé des joueurs, surtout pour un premier match de qualification de septembre. «C’est le lot de toutes les sélections nationales d’avoir des blessés», nous souffle-t-on en interne. Un petit bémol, au regard des derniers jours, les Bleus avaient-ils vraiment besoin de lancer Dembélé à la pause ? D’autres options existaient (Akliouche, faire entrer Thuram ou Rabiot et décaler Barcola). Facile à dire après la rencontre.

Comment le PSG a-t-il réagi ?

Très mal. Et très vite. La réaction parisienne, déjà préoccupée par la fracture de la clavicule de Luis Enrique survenue dans la journée après une chute à vélo, n’a pas tardé. Plusieurs médias, dont Le Figaro, ont pris la température du côté des champions d’Europe. Avec la même tendance : le PSG est furieux. Il est avancé notamment que le club avait prévenu le staff médical avant le rassemblement sur le fait de ne pas faire jouer Ousmane Dembélé. Donc de ne pas le convoquer, étant donné sa fatigue, un haut risque de blessure existait selon la version parisienne. Le staff médical des vice-champions du monde, dirigé par Frank Le Gall, qui a officié à Marseille, est mis en cause.

Quelle conséquence à court terme pour le joueur, la sélection et le PSG ?

Présent dans l’avion qui a ramené l’équipe de France à Paris dans la nuit de vendredi à samedi, Ousmane Dembélé a quitté le rassemblement dans la foulée pendant que ses partenaires ont filé vers Clairefontaine pour préparer la réception de l’Islande mardi au Parc des Princes. L’international a passé ce samedi une IRM, qui en dira rapidement plus sur l’état de sa blessure. Et sa durée d’indisponibilité. Les premiers échos ne sont pas rassurants : à en croire RMC, «Dembouz» en est quitte pour «au moins six semaines» !

Pour les Bleus, qui ont aussi perdu Désiré Doué (mollet droit) aucun élément n’a été rappelé en renfort... pour l’instant. Selon nos infos, un ou deux joueurs pourraient toutefois débarquer avant France-Islande, mardi (20h45), au Parc des Princes. Deschamps a par ailleurs la possibilité de faire jouer Akliouche, Olise ou encore Barcola à ce poste d’ailier droit contre les Islandais. À noter que Doué, lui, ferait face à une absence comprise entre trois et quatre semaines. La tuile... Rappelons que les Parisiens entameront leur parcours en Ligue des champions face à l’Atalanta, le 17 septembre. Quatre jours plus tard, cap sur Marseille pour le Classique, le 21 septembre.

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À qui la faute ? 

L’équipe de France ou le Paris-SG ont chacun leur version, mais une seule est valable et mettra tout le monde d’accord. Le grand fautif n’est pas la sélection ou l’employeur du joueur mais le calendrier dantesque et par ricochet la Fifa. Après le sacre en Ligue des champions le 31 mai contre l’Inter Milan (5-0), Dembélé a enchaîné début juin avec la sélection en Ligue des nations et s’est blessé, puis s’est envolé aux États-Unis pour y disputer le Mondial des clubs. Le PSG a étiré l’histoire jusqu’en finale contre Chelsea (0-3) le 13 juillet dernier.

À peine trois semaines de congé, le club parisien a repris l’entraînement le 6 août pour disputer sept jours plus tard la Supercoupe d’Europe contre Tottenham (2-2, 4 tab à 3) à laquelle a pris part «Dembouz». Avant d’enchaîner en août trois matches de Ligue 1 (2 titularisations, 1 fois remplaçant). Un calendrier dantesque et surtout aucune préparation digne de ce nom pour l’international et ses partenaires parisiens. Comment ne pas évoquer ce calendrier infernal ? Ce n’est pas nouveau qu’il y a trop de matches et pas assez de récupération pour les grands joueurs. La Fifa s’en contrefiche. Toujours plus de compétitions, de rencontres. Et donc de blessures.

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