Guerre commerciale : la France prône «la désescalade» mais rappelle que l’Union européenne est prête «à répondre»

Face aux menaces américaines, Paris temporise. La France a prôné vendredi la «désescalade» sur la question des droits de douane après la menace de Donald Trump d'imposer 50% de surtaxe sur les produits européens, tout en rappelant que l'Union européenne est prête «à répondre» aux décisions du président américain. «Les nouvelles menaces de hausses de droits de douane de D. Trump n'aident en rien pendant la période de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis. Nous gardons la même ligne: la désescalade mais sommes prêts à répondre», a écrit, sur X, le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.

Donald Trump est reparti vendredi à l’assaut du commerce mondial, menaçant l’UE de nouveaux droits de douane et ciblant également pour la première fois une entreprise, Apple, après plusieurs semaines d’accalmie dans l’offensive protectionniste lancée depuis son retour à la Maison-Blanche. Ces annonces, via son réseau Truth Social, ont immédiatement entraîné les Bourses européennes vers le bas, notamment les valeurs du luxe et de l’automobile cotées à Paris, et plombé l’ouverture de Wall Street.

Dans son message, le président américain a fait part de son impatience à l’égard des négociations commerciales en cours avec l’UE, qui, selon lui, «ne vont nulle part». La Commission européenne s’est refusée à tout commentaire, un porte-parole soulignant qu’un échange téléphonique avait été programmé vendredi, avant l’annonce de Donald Trump, entre le commissaire au Commerce Maros Sefcovic et le représentant de la Maison-Blanche pour le Commerce (USTR), Jamieson Greer.

La Maison-Blanche avait initialement prévu de taxer les produits européens à hauteur de 20%, mais a décidé une pause de 90 jours sur les droits de douane au-delà de 10%, le temps de laisser le temps à des négociations. Cette pause devrait s’achever théoriquement début juillet. Le commissaire Maros Sefcovic s’est entretenu à plusieurs reprises avec ses homologues américains, notamment les ministres des Finances Scott Bessent et du Commerce Howard Lutnick, mais sans que de réelles avancées n’aient été jusqu’ici réalisées.