REPORTAGE. Six nations 2025 : dans les coulisses du XV de France féminin, à quelques heures du match contre l'Italie
"Le starter pack, il m'a pas respectée !", s'exclame tout sourire Pauline Bourdon-Sansus. Il est 9h15, samedi 19 avril, et les Bleues démarrent leur matinée d'avant-match par un jeu d'éveil. Avant la rencontre contre les Italiennes (en direct à 14h sur France 2 et sur la plateforme france.tv), les Bleues se rassemblent dans la grande salle de conférence de leur hôtel situé au centre de Parme.
Ce matin, c'est le préparateur physique Mathieu Borel qui s'occupe de la première animation de groupe : "Vous avez entendu parler de la trend du starter pack [la mode du pack de démarrage en français] ?". Son groupe lui porte des regards interloqués. "Rassemblez-vous par année d'âge ou par décennie pour les plus anciennes, je vous diviserai en deux équipes et on attaque". Celles nées à partir de 2002 d'un côté, Pauline Bourdon-Sansus, Manon Bigot et les restantes de l'autre. Les Bleues doivent alors deviner à partir d'une image, composée d'une figurine et de deux trois objets, quelle joueuse du groupe se cache derrière chaque starter pack.
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Le match est serré. Les remarques fusent, les éclats de rire aussi. "Non mais t'as vu mon nez ?", "Pourquoi des santiags ?", "Je ne comprends pas pourquoi il y a un canard", "C'est moi, ça ?". Puis sur une ultime réponse de Romane Ménager, très perspicace pour démasquer les avatars de ses coéquipières, sauf quand il s'agit de sa soeur jumelle, Marine : "Le petit lézard, je ne l'explique toujours pas".
Les Tricolores enchaînent ensuite par leur "instant boost", la sortie matinale en tenue et avec ballon dans les rues de la capitale du jambon et du parmesan. "C'est un moyen de se réveiller tranquillement, de prendre l'air", explique un membre du staff. "Et de relâcher un peu la pression à quelques heures du match", précise Gaëlle Mignot, la co-entraîneuse de l'équipe de France, affublée par le starter pack du jour de l'affectueux surnom de "Tata Monique".
L'Angleterre, "on n'y pense pas encore"
Piazza della Pace, les Bleues prennent leurs quartiers : elles attaquent par quelques étirements, imitées par une passante italienne très concentrée, sous l'oeil de badauds sceptiques devant les maillots bleus. Puis, répétition des cris de guerre avec un soupçon de chorégraphie, toujours emmenée par Ambre Mwayembe. Quelques placements en touche pour le pack avant aussi. Les arrières font circuler le ballon au pied des arches avant de reprendre le chemin de l'hôtel. Toujours dans la plus grande décontraction. "Le groupe vit bien, c'est sûr. Il le respire", analyse David Ortiz, le co-sélectionneur tricolore.
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Il est 10h15 c'est déjà l'heure de prendre le déjeuner. "Quatre heures avant le match, c'est pâtes et poulet, soigneusement élaborés avec notre nutritionniste", précise le staff. Les Bleues passeront ensuite par la case "straps" [bandages en français], un temps pour les soins d'avant-match, pour une éventuelle sieste et pour digérer le repas.
Pour franceinfo: sport, c'est déjà l'heure de laisser les Bleues entre elles, pour qu'elles se plongent progressivement dans leur match. Elles prendront ensuite le chemin du stade Sergio-Lanfranchi, le regard tourné vers cette quatrième rencontre, dernière étape avant de retrouver les Anglaises à Twickenham la semaine prochaine. "On n'y pense pas encore (au match contre l'Angleterre, a priori décisif pour le titre) parce que, clairement, si aujourd'hui on rate la marche, la semaine prochaine elle n'aura pas de valeur, martèle Gaëlle Mignot, affublée d'un treillis camouflage, dans un discours à l'accent quasi-militaire. L'objectif, c'est aujourd'hui. Les filles sont concernées, concentrées, le staff aussi. Tout le monde est prêt pour remplir sa mission".