La scientifique en chef de la NASA Katherine Calvin licenciée, victime de la chasse aux sorcières trumpiste
La Nasa a annoncé le 11 mars une première vague de licenciements, incluant sa scientifique en chef pour le climat, dans le cadre de coupes budgétaires fédérales drastiques voulues par Donald Trump et son administration. Cette première coupe concerne 23 employés de l’agence spatiale américaine, a indiqué une porte-parole de la NASA, tout en précisant que d’autres réductions étaient à venir.
« Afin d’optimiser ses effectifs, et conformément à un décret, la NASA commence le processus progressif dit de réduction de ses effectifs (RIF) », a ainsi déclaré Cheryl Warner, porte-parole de la Nasa. « Un petit nombre de personnes ont été informées le 10 mars qu’elles étaient visées par cette procédure. Ces employés peuvent choisir de participer à un plan de retraite anticipée, s’ils y sont éligibles, ou suivre la procédure du RIF », a indiqué l’agence.
Climatologue de renom nommée en 2022 par Joe Biden
Lors de cette première phase, la Nasa s’est séparée de sa scientifique en chef et climatologue de renom, Katherine Calvin. Nommée en 2022 par Joe Biden, cette chercheuse avait contribué à de nombreux rapports clés des Nations unies sur le climat. Géoscientifique au Joint Global Change Research Institute (JGCRI), elle a mené d’importantes études sur l’utilisation humaine des ressources mondiales, à l’aide de systèmes de modélisation de la Terre sous la direction du Pacific Northwest National Laboratory et de l’Université du Maryland. Elle a contribué à la troisième évaluation nationale du climat des États-Unis ainsi qu’à deux rapports spéciaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Katherine Calvin et plusieurs autres scientifiques américains avaient déjà été empêchés d’assister à une réunion des experts climatiques de l’ONU qui se tenait en Chine fin février. La Nasa joue un rôle crucial dans la recherche sur le climat, en exploitant une flotte de satellites de surveillance de la Terre, en menant des études aériennes et terrestres et en fournissant des données en libre accès aux chercheurs et au public.
Une nouvelle chasse aux sorcières engagée par Trump
Autant dire que cette décision qui vise, entre autres, Katherine Calvin, s’inscrit dans la nouvelle chasse aux sorcières engagée par le pouvoir trumpiste. Sous prétexte de contraintes budgétaires, c’est aussi est une véritable réorientation idéologique de l’agence états-unienne qui s’établit.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces : coupes budgétaires brutales, licenciement des employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé engagés dans des programmes en faveur des femmes ou des minorités, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées… Autant de décisions chocs, visant directement la communauté scientifique.
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