Alors que l’affrontement militaire entre l’Inde et le Pakistan a franchi un seuil inédit depuis le conflit de Kargil en 1999, les conséquences ne se limitent pas au sol. Dès les premières heures du mercredi 7 mai, les images de plateformes comme Flightradar24 montraient un ciel quasiment vide au-dessus du Pakistan. À la mi-journée, 52 vols à destination ou en provenance du pays avaient été annulés. Une trentaine d’autres ont dû être redirigés, affectant les liaisons vers l’Europe et l’Asie du Sud-Est.
Des routes détournées, des escales rallongées
Par mesure de précaution, plusieurs compagnies asiatiques ont choisi de modifier leurs itinéraires. EVA Air a dévié un vol Vienne-Taipei, désormais contraint à une escale prolongée. Korean Air contourne le Pakistan par le sud, via le Myanmar et le Bangladesh. Thai Airways a modifié dès l’aube ses vols vers l’Europe. Du côté de Taiwan, China Airlines reprogramme ses trajets vers Londres, Francfort ou Rome, certains nécessitant désormais des arrêts techniques à Prague ou Bangkok.
Air France et Lufthansa évitent l’espace pakistanais
Depuis lundi déjà, Air France et Lufthansa ont annoncé suspendre le survol du territoire pakistanais « jusqu’à nouvel ordre ». Résultat : des durées de vol allongées vers Delhi, Bangkok ou Hô-Chi-Minh-Ville, et une adaptation des correspondances. Swiss, filiale de Lufthansa, a d’ores et déjà promis un reclassement gratuit des passagers manquant leur vol de correspondance.
Les compagnies s’inquiètent de la sécurité en vol
Ce conflit aérien affecte aussi directement le secteur aérien pakistanais. Le pays, qui perçoit des frais de survol de plusieurs centaines de dollars par vol, pourrait voir ses recettes s’effondrer. Avec des réserves de change limitées à 10,2 milliards de dollars, soit à peine deux mois d’importations, le manque à gagner pourrait s’avérer critique.
Au-delà des coûts opérationnels, les compagnies expriment des inquiétudes sur la sécurité. L’Association of Asia Pacific Airlines alerte sur les risques croissants liés au GPS spoofing, une technique de manipulation des données de navigation qui pourrait dérouter les avions dans des zones sensibles.
Inde : vigilance renforcée, zones à éviter
Face aux tensions croissantes entre l’Inde et le Pakistan, les voyageurs français doivent faire preuve d’une vigilance accrue. Bien que certaines régions restent accessibles, la situation actuelle impose des précautions strictes.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères recommande une vigilance renforcée sur l’ensemble du territoire indien. Certaines zones sont formellement déconseillées, notamment :
- Le territoire de l’Union du Jammu-et-Cachemire, en raison de la situation sécuritaire imprévisible.
- Les zones situées à moins de 10 km de la frontière pakistanaise, dans les États du Gujarat, du Pendjab et du Rajasthan, en raison de la présence de mines terrestres et de munitions non explosées.
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