Pédocriminalité : démission du chef de l’Église d’Angleterre qui a couvert un homme ayant agressé plus de 130 enfants et jeunes hommes

En 2018, John Smyth, un avocat lié à l’Église d’Angleterre, meurt en Afrique du Sud, sans avoir été inquiété. Et pourtant, il est accusé d’être un dangereux pédocriminel. Durant pendant plusieurs décennies, il a agressé physiquement et sexuellement plus de 130 enfants et jeunes hommes.

Cet homme a été couvert par Justin Welby, à la tête de cette confession chrétienne qui compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés. Ce chef spirituel n’avait pas signalé immédiatement les agressions aux autorités, concluait ainsi un rapport accablant, publié au début du mois de novembre.

Ces révélations ont provoqué une onde de choc au Royaume-Uni. Deux mois plus tard, lundi 6 janvier, Justin Welby, l’homme de 69 ans à la tête des anglicans a été contraint de quitter ses fonctions et de céder sa place. En attendant la désignation de son remplaçant, c’est l’archevêque de York, Stephen Cottrell, deuxième plus haut dignitaire de l’Église, qui prend par intérim la tête de l’institution.

Le remplaçant critiqué pour sa gestion d’une autre affaire de pédocriminalité

Mais celui-ci n’a pas un meilleur passif. L’homme de 66 ans est, lui aussi, vivement critiqué pour sa gestion d’une autre affaire de pédocriminalité. Il lui est reproché d’avoir maintenu en poste un prêtre qui s’était vu interdire par l’institution de se retrouver seul avec des enfants après plusieurs cas d’agressions sexuelles.

Stephen Cottrell, ordonné prêtre à 25 ans et devenu archevêque d’York en 2020, a reconnu que les choses « auraient pu être gérées différemment ». Alors qu’il est un légitime successeur potentiel de Justin Welby, cette affaire devrait l’empêcher d’être nommé définitivement.

En 2020, un rapport dénonçait d’ailleurs une « culture » permettant aux auteurs d’agressions sexuelles sur mineurs de « se cacher » et d’être « plus soutenus que les victimes ». Quatre ans plus tard, en février 2024, un autre rapport a conclu, que l’Église devait « agir de manière urgente pour restaurer la confiance dans son système de protection » après plusieurs affaires d’agressions.

Le nom du remplaçant officiel de Justin Welby ne sera pas connu avant l’automne, selon les médias britanniques. La désignation du futur chef de l’Église d’Angleterre se fait par le roi Charles III, après un long processus de sélection, dirigé par un ancien chef du service de sécurité intérieure, le MI5.

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