Baisse des financements de la recherche aux États-Unis : "C'est un risque majeur pour la santé humaine mondiale", estime le ministre français chargé de la Recherche
"Quand les États-Unis arrêtent brutalement des programmes, ils mettent en danger, non seulement la science qui se fait aux États-Unis, mais parfois la science qui se fait dans le monde", assure, jeudi 3 avril, sur France Inter, Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Des mobilisations sont à nouveau prévues, jeudi, dans plusieurs universités en France, au nom du collectif "Stand up for science", pour justement dénoncer l'offensive de l'administration Trump contre la recherche et le monde universitaire.
Dans le domaine de la santé par exemple, quand les coupes budgétaires concernent le NIH, l'Inserm américain, "c'est du suivi d'infections qui, brutalement, ne pourra plus être fait dans le monde ou alors fait de manière dégradée", explique Philippe Baptiste, lui-même scientifique et ancien dirigeant du CNRS.
"La France accueillera des chercheurs"
"C'est un risque majeur pour la santé humaine mondiale. Ce sont des programmes autour du suivi du climat, de l'observation de la Terre, qui sont arrêtés. Ce sont des programmes qui engagent des milliards d'euros de coopération dans le spatial par exemple et je ne sais même pas ce qui va se passer", complète-t-il.
D'après un sondage de la revue Nature, trois chercheurs américains sur quatre réfléchissent à quitter le pays. "Oui, la France accueillera des chercheurs. Je ne sais pas combien, attendons de voir. L'université d'Aix-Marseille, par exemple, a lancé un programme pour accueillir des chercheurs et en quelques semaines, elle a eu des centaines de candidatures. Nous mettrons les moyens additionnels nécessaires pour pouvoir accueillir les chercheurs dans de bonnes conditions", répond le ministre de la Recherche.