Par Jacques Schuster (Die Welt)
Si l'on se penche sur l'histoire de la République fédérale, on s'aperçoit que les Allemands ne sont pas toujours très à l'aise avec eux-mêmes. Dans tous les débats de politique intérieure menés après 1949, la question s'est posée tôt ou tard de savoir si Bonn n'était pas finalement Weimar et s'il ne fallait pas, à ce moment précis, s'opposer aux prémices.
Entre 1933 et 1945, les nazis ont accompli pleinement leur travail. Ils ont assassiné physiquement la moitié de l'Europe et psychologiquement leurs propres compatriotes. Depuis, les Allemands ont perdu leur sérénité et la foi en la force de leur démocratie, ce qui est plutôt étrange.
Car malgré toutes les erreurs que la République fédérale a commises en s'attaquant à la partie sombre de son passé, elle a réussi à faire quelque chose de grandiose : la garde dirigeante du national-socialisme n'est pas revenue au pouvoir en République fédérale et les néonazis ne sont pas parvenus à hisser une contre-élite…