Crise en Bosnie : Radovan Viskovic, premier ministre de l’entité serbe, démissionne

Crise en Bosnie : Radovan Viskovic, premier ministre de l’entité serbe, démissionne

Le leader serbe de Bosnie et président de la Republika Srpska (RS), Milorad Dodik (au centre), est accompagné par le Premier ministre de la RS, Radovan Viskovic (à gauche), lors d’une conférence de presse à Banja Luka, en Bosnie, le 12 mars 2025. STRINGER / AFP

Cette démission intervient deux semaines après la condamnation en justice du chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, qui a attisé davantage la crise en Bosnie-Herzégovine.

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Le premier ministre de la Republika Srpska, Radovan Viskovic, en poste depuis 2018, a démissionné ce lundi 18 août, en annonçant la formation d’un nouveau gouvernement de cette entité des Serbes de Bosnie, deux semaines après la condamnation en justice du chef politique des Serbes de Bosnie Milorad Dodik qui a attisé davantage la crise en Bosnie, pays divisé en deux entités, avec la Republika Srpska et la fédération croato-bosniaque, reliées par un gouvernement central.

«Nous avons décidé d’élire un nouveau gouvernement en Republika Srpska (RS)», a déclaré aux médias Radovan Viskovic, un des dirigeants de l’entité serbe qui est visé depuis 2023 par des sanctions américaines pour avoir sapé l’accord de paix de Dayton par ses actions politiques.

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Un «gouvernement d’unité nationale» réclamé par le président de l’entité

En s’adressant en conférence de presse à Banja Luka (nord), chef-lieu de la RS, aux côtés du président de cette entité, Milorad Dodik, il a expliqué que son départ était sa «contribution à (la mise en place) un consensus plus large en RS», pour s’opposer au verdict contre le président.

Milorad Dodik, véritable chef politique des Serbes de Bosnie, a récemment appelé à la formation d’un «gouvernement d’unité nationale» pour répondre de façon «politique» à son procès, mené, selon lui, avec l’objectif de l’«éliminer de la vie politique» locale.

Une cour d’appel à Sarajevo a confirmé le 1er août le jugement en première instance par lequel Milorad Dodik, 66 ans, avait été condamné en février à un an de prison et à six ans d’inéligibilité. Il a été reconnu coupable du non-respect des décisions du Haut représentant international, chargé de faire respecter l’accord de la paix. Il est le premier dirigeant bosnien condamné pour cette infraction.

Une procédure juridique est en cours devant un tribunal à Sarajevo, dernière étape avant que Milorad Dodik ne soit formellement déchu de son mandat. Il a cependant réussi à éviter de purger sa peine de prison en la convertissant en jours-amendes, en payant environ 19.000 euros, un recours autorisé pour les peines maximales de 12 mois de prison.

Milorad Dodik a déjà fait savoir début août qu’il n’abandonnerait pas sa position de président de l’entité serbe, et a annoncé la tenue d’un référendum sur sa politique, et plus précisément pour demander aux habitants de la RS s’il devait ou non se retirer. Ce référendum devrait avoir lieu fin septembre.