RD Congo : plusieurs morts dans deux explosions lors d'un meeting du M23

Au moins 11 personnes ont été tuées et une soixantaine blessées dans deux explosions, jeudi 27 février, lors d'un meeting de l'Alliance Fleuve Congo (AFC), où le groupe armé M23 était présent en nombre, à Bukavu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a indiqué à l'AFP une source hospitalière.

"À la morgue, il y a onze corps", tous arrivés morts, a indiqué cette source de l'hôpital général provincial de Bukavu, ajoutant : "côté blessés, on est déjà à une soixantaine". Des témoins présents au meeting avaient auparavant indiqué à l'AFP avoir vu entre cinq et sept corps après les explosions.

La présidence dénonce un "acte terroriste odieux"

Jeudi matin à Bukavu, une foule compacte de plusieurs milliers de personnes avait commencé à se rassembler pour un meeting organisé par l'AFC, en présence de plusieurs dirigeants du M23.

Une première explosion a retenti au moment où Corneille Nangaa, figure de l'Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire à laquelle appartient le M23, quittait la tribune installée sur une grande place après s'être exprimé, selon des journalistes de l'AFP.

La panique a envahi l'audience et la foule apeurée s'est mise à courir dans tous les sens pour prendre la fuite. C'est alors qu'une seconde explosion a été entendue. 

Pour l'instant, aucune information claire n'a été diffusée sur la nature ou l'origine des deux explosions.

Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi, a dénoncé dans un message posté sur X par la présidence, un "acte terroriste odieux, qui a été perpétré par une armée étrangère présente illégalement sur le sol congolais", faisant vraisemblablement référence à la présence militaire rwandaise dans la région.

"En plein milieu de la foule"

Dans l'après-midi, plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées devant les grilles de l'hôpital, à la recherche d'un parent ou d'un proche, a constaté un journaliste de l'AFP.

Présent au meeting, Mushagalusa Irenge, a dit avoir "vu un engin tomber du ciel en plein milieu de la foule". 

Après Goma et Bukavu, le M23, appuyé par 4 000 soldats rwandais déployés dans la région, selon des experts de l'ONU, a continué de progresser dans les Nord-Kivu et Sud-Kivu.

Plusieurs témoins ont signalé mardi à l'AFP la présence de combattants du M23 à environ 75 kilomètres au nord d'Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika adossée à la capitale économique burundaise Bujumbura.

D'autres habitants ont également rapporté le déploiement de troupes burundaises dans la zone.

Au nord de Goma, l'Ouganda a également déployé des troupes en RD Congo dans une zone longeant sa frontière, sans qu'aucun combat ne soit dans l'immédiat signalé.

Sur fond de craintes de guerre régionale, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) ont récemment nommé les anciens présidents kényan Uhuru Kenyatta et nigérian Olusegun Obasanjo, ainsi que l'ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn "facilitateurs" d'un "processus de paix" en RDC.

Avec AFP