Edmond Dantès passe quatorze ans de sa vie, injustement enfermé, dans une geôle du château d’If. Ce lieu de malheur attire de plus en plus de visiteurs curieux depuis le triomphe du film Le Comte de Monte-Cristo qui depuis sa sortie le 28 juin a déjà séduit quelque 7 millions de spectateurs.
C’est dans cette forteresse édifiée sous François 1er en 1529 qu’Alexandre Dumas décide d’emprisonner son héros, le jeune officier de marine Edmond Dantès, accusé d’un complot bonapartiste imaginaire par des hommes jaloux de sa réussite. Il y nouera une seule amitié, celle de l’Abbé Faria. Ce dernier, conscient de l’infamie qui touche son compagnon de geôle, lui donnera le secret du fameux trésor de Monte-Cristo qui permettra à Edmond Dantès de se venger.
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Depuis la sortie du roman au XIXe siècle et plus encore aujourd’hui depuis le triomphe cinématographique de la nouvelle adaptation signée par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Pattelière, le château d’If et ses remparts qui font face à Marseille attire de plus en plus de visiteurs. Ils viennent notamment pour découvrir les fameuses cellules de cette prison géante où Dantès et Faria échangèrent leurs secrets.
Le mois de juillet, propice aux promenades historiques ou quasi-historiques, a vu la fréquentation de cet îlot de l’archipel du Frioul augmenter de plus de 30%. Armelle Baduel, directrice du lieu, s’est félicitée auprès de nos confrères de TF1 de ce nouvel engouement: «C'est un pèlerinage émotionnel, on veut revivre cette atmosphère, l'enfermement, ce qu'à vécu Edmond Dantès. On veut voir comment il a communiqué avec l'abbé Faria».
Le plus paradoxal dans cette affaire c’est que le film avec Pierre Niney n’a pas été filmé dans le fameux château d’If et que le destin vengeur du mythique personnage de Dumas, purement fictionnel, a fait plus pour la notoriété de cette forteresse de la rade de Marseille que le sort de vrais et célèbres prisonniers, comme le comte de Mirabeau et Louis-Auguste Blanqui, qui vraiment croupirent dans ses cachots. Depuis des années quelque 100.000 visiteurs viennent voir ces geôles aux sinistres remparts.