Droits de douane : l'accord entre l'UE et les Etats-Unis "n'est pas complet" et "nous veillerons à ce qu'il soit amélioré", déclare Eric Lombard

"Le travail continue." Après la signature de l'accord commercial entre l'Union européenne et les Etats-Unis, le ministre de l'Economie Eric Lombard a jugé, lundi 28 juillet, qu'il n'était "pas complet". "Il y a une base, c'est 15%, et des exemptions qui ne sont pas encore toutes détaillées", a-t-il déclaré dans un entretien au quotidien Libération. Mais "le travail continue", car "l'accord n'est pas finalisé et nous veillerons à ce qu'il soit amélioré".

Du côté des exemptions, "c'est certain pour l'aéronautique et les pièces détachées de cette industrie", ajoute-t-il. "Les discussions doivent se poursuivre pour les produits pharmaceutiques, on comprend que certains génériques seront exemptés, sur l'acier, sur l'aluminium, sur les produits chimiques, sur les semi-conducteurs et sur les vins et les produits agricoles". Pour les spiritueux, le ministre reste au conditionnel, bien que le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, ait d'ores et déjà cité ces biens parmi les exemptions.

La "moins mauvaise des solutions"

Interrogé sur l'autre volet de l'accord, à savoir les 750 milliards de dollars d'achat d'énergie et les 600 milliards d'investissements aux Etats-Unis, Eric Lombard répond que "l'Europe veut mettre fin à toute dépendance au gaz russe, qui fournit encore 20% du GNL [gaz naturel liquéfié]. L'essentiel des 750 milliards vise à cette stratégie de désensibilisation". Quant aux 600 milliards de dollars d'investissement, "c'est une estimation des flux d'investissements attendus jusqu'à 2029 provenant des entreprises européennes", mais "c'est une décision qui appartient aux acteurs privés".

Pour Eric Lombard, cet accord est la "moins mauvaise des solutions" et "met fin à une incertitude qui pénalise notre économie" : face à l'"offensive" des Etats-Unis, "l"Europe n'avait le choix qu'entre de mauvaises solutions. C'est un mauvais accord, mais la moins mauvaise des solutions". Quant aux répercussions des droits de douane, "les premières estimations établissent un impact modeste sur notre économie", a déclaré le ministre.