Violences contre la vie chère en Martinique : "La cause est noble, mais la méthode discrédite le mouvement", dénonce une habitante de Fort-de-France

"La cause est noble, mais la méthode, ce que nous sommes en train de vivre là, discrédite le mouvement", a dénoncé mercredi 18 septembre sur franceinfo Rosette Jean-Louis, présidente du conseil citoyen du quartier Sainte-Thérèse de Fort-de-France (Martinique), un des quartiers les plus touchés par les violences urbaines depuis plusieurs nuits contre la vie chère sur l'île.

Ce lundi soir, six policiers ont été blessés par des tirs de plomb à Fort-de-France, des barrages ont été installés par des manifestants et des voitures ont été brûlées, notamment dans le quartier populaire Sainte-Thérèse, cœur des tensions depuis plusieurs jours entre des groupes de personnes et les forces de l'ordre.

"Nous avons franchi la ligne rouge"

"On brûle, on abîme les infrastructures, on met le feu. Je reçois les fumées. Quand il y a des détonations, je suis en plein dedans", témoigne Rosette Jean-Louis. "On parle de vie chère, mais il y en a qui profitent de ça pour créer le chaos", dénonce-t-elle. Selon une étude de l'Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40% plus élevés en Martinique que dans l'Hexagone.

"Ce que nous sommes en train de vivre là, ça discrédite le mouvement, c'est clair et net, car la mamie qui est chez elle, qui subit effectivement la vie chère, quand elle voit ce qu'il se passe, elle n'a ni envie de s'exprimer, ni envie de sortir de chez elle, poursuit-elle. Là, nous avons franchi un cap, nous avons franchi la ligne rouge, et on se demande quand ça va s'arrêter". "On aimerait voir plus de politiques s'impliquer dans un problème comme ça", a-t-elle poursuivi. "On aurait dû déjà avoir des politiques de Fort-de-France qui se manifestent, et là ce n'est pas le cas".