Sécheresse à l’est, inondations à l’ouest, l’Europe toujours plus chaude… Ce qu’il faut retenir du rapport annuel de Copernicus

« Depuis les années 1980, l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, ce qui en fait le continent qui se réchauffe le plus rapidement sur Terre. » Ce mardi 15 avril, l’observatoire Copernicus a rendu un nouveau rapport sur l’état du climat européen en 2024. Il est alarmant. Les 100 scientifiques ayant participé à ce document soulignent que ce réchauffement rapide a pour conséquence l’accentuation concomitante de la fréquence et de l’intensité d’événements météorologiques extrêmes.

Les auteurs du rapport insistent en outre sur les effets très différents, en 2024, de ce réchauffement sur l’axe est-ouest du continent européen. L’est de l’Europe a connu des « températures supérieures à la moyenne ou des records de chaleur », expliquent-ils, mettant en évidence une vague de chaleur de plus de treize jours consécutifs en juillet sur une large zone allant de la Croatie à la Bulgarie.

Autre marqueur des changements climatiques sur cette partie du continent, « l’Europe orientale a connu un nombre d’heures d’ensoleillement supérieur à la moyenne ». Copernicus note que la production d’énergie solaire y a donc été plus importante que d’habitude.

« L’adaptation n’est pas une option »

A contrario, l’année 2024 a été « l’une des dix plus humides pour l’Europe occidentale depuis 1950, indiquent les chercheurs. Le pourcentage du réseau fluvial qui a été inondé au cours de l’année est le cinquième plus important depuis trente-deux ans et le plus important depuis 2013 ». L’observatoire rappelle ainsi les inondations survenues dans la région de Valence, en Espagne, entraînant, en octobre, la mort de 232 personnes.

De telles différences entre l’est et l’ouest ne sont pas tout à fait inédites, mais « les données des vingt dernières années montrent cependant qu’un contraste est-ouest tel que celui marqué en 2024 est relativement inhabituel », insiste Carlo Buontempo, spécialiste du changement climatique au sein de l’observatoire Copernicus. Quoi qu’il en soit, les crues à l’ouest et les sécheresses à l’est ont en commun d’être des phénomènes extrêmement accentués par rapport à la normale.

« L’adaptation au climat n’est pas une option pour l’avenir, c’est une nécessité bien réelle. Aujourd’hui, pas demain », assène Celeste Saulo, secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), face à de tels constats, précisant : « Chaque fraction de degré est importante, en termes de risques pour nos économies, de perturbations pour notre société, de dommages pour nos écosystèmes et de menaces pour nos enfants et petits-enfants. »

50 % des villes européennes ont déjà élaboré des plans d’adaptation pour faire face aux changements climatiques extrêmes. « Cela représente un progrès encourageant par rapport aux 26 % de 2018 », précise le rapport. « Mais certains pays d’Europe du Sud-Est et du Caucase du Sud sont à la traîne, pointe la secrétaire générale de l’OMM. Nous devons donc aller plus vite, plus loin et ensemble. » Des recommandations qui vont dans le même sens que celles des experts du Giec, selon lesquels l’Europe est la région du monde qui doit craindre le plus une nette augmentation des risques d’inondation dus au réchauffement climatique.

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