Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a assuré ce vendredi 8 mars qu’il n’était pas «question d’envoyer des troupes combattantes» sur le sol ukrainien, mais a toutefois annoncé l’implication industrielle directe de la France en Ukraine.
«Huit propositions ont fait l’objet d'un consensus (lors de la réunion de soutien à l'Ukraine le 26 février à Paris), a-t-il expliqué au micro de RMC. Certaines relèvent du civil, d’autres du militaire : nous voulons produire des armes sur le sol ukrainien et les entretenir, ces armes. Nous avons proposé de construire des usines françaises ou européennes sur le sol ukrainien, et cela a fait l'objet d'un consensus européen.»
Des entreprises françaises vont créer «des partenariats», dont trois d’entre elles livreront «des drones, du matériel terrestre», le tout «en lien avec des entreprises ukrainiennes». «On va créer des pièces détachées, peut-être même des munitions», complète le ministre. Ce dernier a cité la PME toulousaine Delair, qui fournit à l'armée ukrainienne des drones de renseignement depuis 2016 et qui va poursuivre son effort. 200 missiles Aster, missile antiaérien et antibalistique français, ont été commandés pour l'armée française et ukrainienne.
«On ne veut pas montrer de faiblesse à Moscou»
Le ministre français des Armées est également revenu sur les propos du président de la République, en marge d'une conférence le 26 février, où Emmanuel Macron assurait que «rien ne (devait) être exclu» concernant l’envoi de troupes au sol «de manière officielle». Le locataire de l'Hôtel de Brienne a reconnu «une formule qui a secoué» les alliés, mais «sortie de son contexte» selon lui, même s’il exclut l’envoi de troupes combattantes.
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«Est-ce qu'il y a des schémas de présence militaire qui ne sont pas possibles ? Je pense au déminage, à la formation de soldats ukrainiens sur leur sol propre sol», a-t-il lancé. «On n'est plus dans la même situation qu'il y a deux ans, a-t-il estimé . La contre-offensive n'a pas fonctionné, et sans faire offense à nos alliés, la situation n’est plus la même, comme à Washington.»
Jeudi, le Kremlin avait accusé Emmanuel Macron d’accroître «l'implication directe de la France» dans le conflit. Interrogé sur cette déclaration, Sébastien Lecornu reste dans la ligne du président. «L’histoire de France, c'est ne pas être faible. Tenir le rapport de force, ce n’est ni être faible, ni escalatoire. On ne veut pas montrer de faiblesse à Moscou.»