L'influenceur algérien Doualemn condamné à cinq mois de prison avec sursis pour avoir appelé à "corriger" un opposant au régime
Tout est parti d'une vidéo mise en ligne sur le réseau social TikTok. Le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné jeudi 6 mars l'influenceur algérien Doualemn à cinq mois de prison avec sursis, pour "provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit". Cet agent d'entretien de 59 ans, résidant dans l'Hérault, avait publié une vidéo dans laquelle il appelait à "donner une sévère correction" à un homme vivant en Algérie et impliqué dans les manifestations contre le régime algérien, selon le parquet. Lors de l'audience du 24 février, Boualem Naman de son vrai nom, avait reconnu s'être "emporté" dans sa vidéo qui avait suscité la polémique.
Une enquête avait été ouverte et l'influenceur avait été placé en garde à vue le 4 janvier. Il avait été remis en liberté trois jours plus tard puis expulsé dès le lendemain, le 8 janvier, vers Alger. Il avait alors été refoulé par les autorités algériennes contraignant la France à le reprendre sur son sol. Une décision alors perçue comme un camouflet diplomatique pour le gouvernement français, dans un contexte de tensions entre la France et l'Algérie.
Parallèlement, la préfecture avait notifié à l'influenceur le retrait de son titre de séjour et une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mais ce dernier avait contesté en urgence cette décision et obtenu gain de cause le 6 février auprès de la justice administrative, cette dernière enjoignant "à l'autorité préfectorale de réexaminer la situation de l'intéressé dans un délai de trois mois", durant lequel il pourra demeurer légalement en France.