Reconnaissance de la Palestine : cet « appel de New York » d’une quinzaine de pays qui peut changer la donne

C’est sans doute la dynamique diplomatique que la France espérait lorsque Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 24 juillet, la reconnaissance en septembre de l’État de Palestine.

À l’issue de la conférence ministérielle pour une solution à deux États qui s’est déroulée sous l’égide de l’ONU, un « appel » a été lancé : la France et quatorze pays expriment leur volonté de reconnaître l’État de Palestine et « invitent ceux qui ne l’ont pas encore fait à nous rejoindre », selon les mots de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, sur X.

Outre la France, deux membres du G20, le Canada et l’Australie, en font partie. Les autres pays signataires sont : Andorre, Finlande, Islande, Irlande, Luxembourg, Malte, Nouvelle-Zélande, Norvège, Portugal, Saint-Marin, Slovénie et Espagne.

Neuf de ces pays (Andorre, Australie, Canada, Finlande, Luxembourg, Malte, Nouvelle-Zélande, Portugal et Saint-Marin) n’ont pour l’instant pas reconnu l’État palestinien : ils expriment ainsi leur « volonté » ou leur « considération positive » à le faire.

Les conditions bancales de Keir Starmer

Lors de cette même conférence, « les pays arabes, les pays de la région du Proche et du Moyen-Orient, pour la première fois, condamnent le Hamas, condamnent le 7 octobre, appellent au désarmement du Hamas, appellent à son exclusion de toute forme de participation à la gouvernance de la Palestine et expriment de manière claire leur intention d’avoir à l’avenir des relations normalisées avec Israël et de s’insérer aux côtés d’Israël et du futur État de Palestine dans une organisation régionale », a ajouté le chef de la diplomatie française.

La veille de cette annonce, Keir Starmer, soumis à la pression de l’opinion publique, d’un grand nombre d’élus et de ministres travaillistes, avait lui-même franchi un cap, bien qu’assorti de conditions, relativement bancales au regard du droit international.

Dans la foulée d’une réunion extraordinaire de son cabinet, le Premier ministre britannique avait annoncé son intention de reconnaître « l’État de Palestine en septembre, avant l’Assemblée générale des Nations unies, à moins que le gouvernement israélien prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la situation terrible à Gaza, accepte un cessez-le-feu, soit clair sur le fait qu’il n’y ait pas d’annexion de la Cisjordanie et s’engage dans un processus de paix sur le long terme qui mènera à une solution à deux États ».

Une percée diplomatique

Si les engagements de ces pays devaient se concrétiser au moment de l’assemblée générale de l’ONU en septembre, ils permettraient une véritable percée symbolique mais aussi diplomatique pour le respect du droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Cent quarante-huit des cent quatre-vingt-treize membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État de Palestine. Ceux qui manquent pour l’instant à l’appel sont presque exclusivement des pays européens et occidentaux.

En septembre, cet « appel de New York » pourrait combler cette béance et isolerait un peu plus les derniers pays qui soutiennent encore inconditionnellement Israël, au premier rang desquels les États-Unis.

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