La Russie n'a pas son mot à dire si l'Ukraine "demande à des forces alliées d'être sur son territoire" en garantie d'un accord de paix, affirme Emmanuel Macron

"L'Ukraine est souveraine." Dans un entretien accordé à plusieurs journaux régionaux et publié samedi 15 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, affirme que "si l’Ukraine demande à des forces alliées d’être sur son territoire" pour garantir un éventuel accord de paix, "ce n’est pas à la Russie d’accepter ou pas". Interrogé sur cette force présente en Ukraine comme garantie de sécurité, le chef de l'Etat rappelle qu'il ne s'agit pas "d'y aller seul" et que "de nombreux Etats européens et non-européens sont prêts à participer" à cette initiative. Il s'agirait de "quelques milliers d'hommes" par Etat, déployés "dans des points-clés, pour faire des programmes d'entraînement" et "montrer notre soutien dans la durée", a assuré Emmanuel Macron. 

Le président de la République est également revenu sur les négociations entre Kiev et Washington en Arabie saoudite, et sur la proposition américaine d'une trêve d'un mois, soutenue par l'Ukraine. "On a passé une étape cette semaine qui a enlevé la pression sur l’Ukraine, qui met maintenant la pression sur la Russie et qui va nous conduire par différents canaux à l’intensifier", développe Emmanuel Macron. "Si la Russie ne s’engage pas sincèrement dans la paix, le président Trump va durcir les sanctions et les représailles. Et donc, on changera totalement de dynamique. S’il s’engage dans la paix, les États-Unis seront les garants d’un accord", ajoute-t-il, dénonçant "l'insincérité de l'engagement russe" en faveur d'un "vrai travail de paix".

Le chef de l'Etat insiste de nouveau sur le fait que "les Ukrainiens ne peuvent en aucun cas faire des concessions territoriales et n’avoir aucune garantie de sécurité".

"Démarcher les Etats européens qui ont pris l'habitude d'acheter américain"

S'agissant du renforcement massif de la défense acté par l'Union européenne, Emmanuel Macron explique avoir demandé aux industriels français de l'armement, réunis vendredi à l'Elysée, de "démarcher les Etats européens qui ont pris l'habitude d'acheter américain"

"Ceux qui achètent (des missiles) Patriot, il faut leur proposer le SAM-T nouvelle génération franco-italien ; ceux qui achètent du F35, il faut leur proposer du Rafale", a-t-il martelé. Il entend d'ailleurs "produire plus" de ces avions de chasse du groupe Dassault Aviation, "plutôt que d'accélérer le programme d'avion du futur".