Sciences Po Paris : "Nous ne sommes ni une ONG, ni une ambassade mais une université", souligne son directeur

"Nous ne sommes ni une ONG, ni une ambassade mais une université", souligne mercredi 12 février sur France Inter Luis Vassy, directeur de Sciences Po Paris. L'an dernier, l'établissement a été au cœur de la mobilisation pro-palestinienne dans les universités, jusqu'à faire intervenir les forces de l'ordre dans son enceinte et à devoir saisir le Conseil d'État pour faire annuler une conférence de l'eurodéputée Rima Hassan.

"L'année 2024 a été une année difficile mais face à cela, il ne faut être ni dans le déni, ni dans l'alarmisme", indique Luis Vassy, nommé le 28 septembre dernier, précisant qu'"Il faut repartir de l'avant, apaiser les choses et elles le sont très largement." Par ailleurs, "les fondations de Sciences-Po sont extrêmement solides".

Concernant les prises de position de l'établissement, "nous ne sommes ni une ONG, ni une ambassade mais une université et nous devons, sur les sujets politiques, faire attention à deux choses : si nous y entrons, nous serons traités comme un objet politique et pourrons donc être la cible d'attaques politiques ; et si nous prenons position, nous risquons de porter préjudice à la liberté d'expression de ceux dont l'opinion serait minoritaire. Or, nous devons être un espace de pluralisme et d'ouverture", rappelle le directeur. "La liberté d'expression des individus et des collectifs est totalement assurée", affirme-t-il, souhaitant que l'institution, elle, ne se prononce que sur les "sujets cœur, qui sont au centre de ses missions : liberté d'expression et liberté académique."

Répondant aux diverses accusations dont l'établissement est régulièrement la cible, Luis Vassy souligne que "ce qui est magnifique avec Sciences-Po, c'est qu'on peut entendre toutes les critiques simultanément : nous sommes soit l'endroit de l'élitisme conservateur à l'ancienne, soit le temple du wokisme. Je crois qu'on est ni l'un, ni l'autre. On est surtout une université de très bons élèves (...) et on en fait des citoyens très bien formés."