REPORTAGE. "Le prix qu'on paye est trop élevé" : deux jours après les frappes russes, les funérailles ont débuté dans la ville ukrainienne de Soumy

Le chef de l'Otan, Mark Rutte, était à Odessa, en Ukraine, mardi 15 avril, pour tenter de faire avancer les négociations avec la Russie, des discussions qui "ne sont pas faciles", explique-t-il. Il dénonce des attaques russes "systématiques" et "terribles", comme celles qui ont visé la ville de Soumy, dans le nord-est du pays, dimanche, et qui ont fait 35 morts. Alors que les pourparlers continuent, les enterrements ont commencé.

La cérémonie se poursuit, ponctuée du bruit sourd des frappes, au loin. Natasha, sa belle-sœur, raconte Maryna : une belle femme brune, enseignante, toujours le sourire aux lèvres et de bonne humeur. "Je ressens comme un grand vide, d'avoir perdu deux personnes très proches. Je ne peux pas dire que j'ai peur pour moi, mais j'ai peur de perdre encore des gens de mon entourage".

Les familles se rassemblent à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, pour enterrer les victimes des frappes russes du dimanche 13 avril 2025. (GILLES GALLINARO / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Les familles se rassemblent à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, pour enterrer les victimes des frappes russes du dimanche 13 avril 2025. (GILLES GALLINARO / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Dans le cimetière voisin, le père Andriy officie devant le cercueil de Nina. "Le plus dur, c'est peut-être de trouver les mots de réconfort pour les proches. Mais les gens, malgré la douleur, malgré le désespoir, essayent de tenir bon".

La vieille femme est morte dans le bus calciné après la seconde frappe Russe. "Mamie, c'était comme le cœur de notre famille", raconte Valeria sa petite-fille, des sanglots dans la voix. "J'espère vraiment que maintenant, elle est notre ange gardien. La haine fait naître la haine. Je souhaite la victoire, mais malheureusement le prix qu'on paye est trop élevé". Depuis le début des pourparlers en vue d'un cessez-le-feu, les bombardements russes se sont intensifiés. Mardi, plusieurs frappes ont encore touché les alentours de Soumy.