Fréderic Beigbeder sur Salman Rushdie: «Poignardez un génie, il reste drôle»

Réservé aux abonnés
«Pour tous les humains qui espèrent la victoire de la liberté sur l'intolérance, son couteau insolent constitue une arme historique.» Le Figaro

CHRONIQUE - Pour tous les humains qui espèrent la victoire de la liberté sur l'intolérance, le couteau insolent de l’auteur constitue une arme historique.

Cet article est issu du «Figaro Magazine»

Le Couteau raconte un attentat qui a eu lieu le 12 août 2022 à Chautauqua dans l'État de New York. Ce jour-là, un écrivain de 75 ans a reçu 12 coups de couteau en 27 secondes d'un jeune homme de 24 ans. Il a perdu l'œil droit et l'usage de la main gauche. Poignardez un écrivain, il le racontera. Rushdie refuse de nommer son agresseur car il ne faut pas faire de publicité aux violents abrutis. Ce tueur est médiocre même dans son job de tueur : normalement, un seul coup aurait dû suffire, comme à Saint-Étienne-du-Rouvray où le père Hamel fut égorgé le 26 juillet 2016.

Les meilleurs livres de Rushdie sont ceux qu'il ne voulait ni vivre ni écrire. Ce ne sont pas ses fictions baroques, foisonnantes, sinueuses mais ses mémoires de victime-malgré-lui. Rushdie voulait succéder à Gabriel García Márquez, reprendre le flambeau du « réalisme magique ». Le monde aurait été meilleur sans ces deux événements abjects : la fatwa iranienne (1989) et…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 66% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous