«À dix heures quarante-cinq le 12 août 2022, par un vendredi matin ensoleillé dans le nord de l’État de New York, j’ai été attaqué et j’ai failli être assassiné par un jeune homme armé d’un couteau juste après être monté sur scène dans l’amphithéâtre de Chautauqua pour y parler de l’importance de préserver la sécurité des écrivains.» C’est sur ces mots que s’ouvre le récit autobiographique sur l’attentat islamiste dont Salman Rushdie a été victime et dont il a miraculeusement réchappé. Le livre, articulé en huit chapitres, et sous-titré Réflexions suite à une tentative d’assassinat, est dédié «aux hommes et aux femmes qui (lui) ont sauvé la vie», et porte en épigraphe ce mot de Samuel Beckett, tiré de son essai sur Proust: «Nous sommes différents, nous ne sommes plus ce que nous étions avant la calamité d’hier.»
Quelques phrases plus loin, on peut lire: «Je revois encore l’instant au ralenti. Mes yeux suivent la course de l’homme qui jaillit du public et vient vers moi. Je distingue chaque…