Mondiaux de ski alpin : à un an des JO d’hiver, la France repart sans aucune médaille

Alors que le biathlon français brille aux championnats du monde à Lenzerheide, en Suisse, que le snowboard tricolore a vu Aidan Chollet (20 ans) sortir vainqueur d’une épreuve de Coupe du monde de snowcross en Italie, à Ampezzo, on ne peut pas dire que le clan tricolore du ski alpin ait, à un an des JO d’hiver en Italie dans les Dolomites, rassuré lors des championnats du monde en Autriche, sur les pistes de Saalbach.

C’est à un zéro pointé auquel on a assisté durant la quinzaine. Pas un podium à se mettre sous les carres. Pas même Clément Noël : le grand favori du slalom n’a pas su trouver les ressources pour décrocher une médaille. En tête de la première manche, le Vosgien a enfourché dans la seconde. Fin des espoirs tricolores ! Jean-Baptiste Grange, champion du monde en 2011 et 2015, n’a donc pas de successeur !

La poisse collent aux spatules pour l’équipe de France

Les courses se sont enchaînées et rien n’a souri à ces Bleus. Le sort s’est même acharné sur skieurs et skieuses. Lors du géant femmes, Clarisse Brèche a chuté, avec pour conséquence une rupture du ligament croisé antérieur au genou droit, saison terminée. Dans la seconde manche, c’était au tour de Clara Direz, après seulement dix petites secondes de course, de sortir sur une porte mal négociée.

Un vrai calvaire qui ne date malheureusement pas d’hier. La guigne, la poisse collent aux spatules depuis le début de la saison hivernale. Cyprien Sarrazin, l’homme fort de la descente, parti à la faute sur la piste de Bormio a donné le la des mésaventures bleues. Avec un trauma crânien dont il se remet tout juste, on ne le reverra que la saison prochaine.

Après le Gapençais, Alexis Pinturault, lors du super-G de Kitzbühel (Autriche), avec le dossard numéro 19, était déséquilibré après une vingtaine de secondes de course. Il heurtait une porte et terminait dans les filets de sécurité. Bilan : fracture du tibia.

Derrière Clément Noël, champion olympique en titre, et ses quatre victoires cet hiver, l’équipe de France de ski alpin n’est donc pas au meilleur de sa forme et se cherche une relève. Mais comment l’expliquer ? « Les grands pays de ski ont les moyens et se les donnent. Chez nous, on a beaucoup moins de moyens », expose David Chastan, directeur du ski alpin à la Fédération française.

Manque de moyens donc, avec une fédération qui tire la langue pour boucler son budget, mais aussi une formation qui mériterait un petit dépoussiérage : « On a des trous générationnels, il faut qu’on retravaille sur la formation. On y travaille. Nous n’allons pas chercher plus de volume mais davantage de densité, car on a beaucoup de jeunes skieurs mais on manque de niveau à l’heure actuelle », continue le directeur qui se gratte la tête pour trouver la bonne solution. Malgré tout, David Chastan se veut optimiste : « On a déjà vécu des situations comme ça. Zéro médaille aux jeux Olympiques de Vancouver. » Certes, mais il ne reste plus qu’un an pour mettre la maison bleue dans le sens de la marche.

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